Face à la dégradation de la situation sécuritaire en Libye, Paris s'apprête à évacuer par la mer les quelques cent Français présents dans le pays. En deux semaines, les combats entre factions rivales à Tripoli ont fait une centaine de morts.
Après avoir demandé aux Français de quitter la Libye, dimanche, la France se prépare à évacuer ses ressortissants présents dans le pays, a appris l’AFP de source gouvernementale, mardi 29 juillet. Les modalités de l'opération d'évacuation, qui devrait se faire rapidement à bord d'un bâtiment de la Marine nationale, seront arrêtées mardi dans l'après-midi, a indiqué la même source.
Moins d’une centaine de Français sont actuellement en Libye. Ces derniers étaient notamment invités à entrer au plus vite en contact avec l'ambassade de France à Tripoli, chargée de les localiser.
Plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Turquie, l'Espagne, l'Italie ou Malte ont lancé un appel à leurs ressortissants les enjoignant de quitter la Libye. Rome a indiqué lundi qu'il a facilité la sortie d'une centaine de ses citoyens et de ressortissants d'autres pays par un vol militaire italien, puis par la route via la Tunisie.
Les États-Unis, dont l'ambassade est située sur la route de l'aéroport, ont évacué samedi leur personnel diplomatique vers la Tunisie par voie terrestre, sous une couverture aérienne.
Violences entre milices
Les autorités libyennes peinent à contrôler les dizaines de milices qui font la loi dans le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les affrontements autour de l'aéroport de Tripoli, qui ont commencé le 13 juillet, opposent des combattants islamistes, alliés avec d'ex-rebelles de la ville de Misrata, aux ex-rebelles de Zintan, considérés comme le bras armé de la mouvance libérale. En deux semaines de combats, au moins cent personnes ont été tuées et plus de 400 autres blessées dans la capitale.
Sur la route de l’aéroport, deux immenses réservoirs de carburant étaient toujours en feu mardi, après avoir été touchés par des roquettes tirées durant les combats sur la route de l'aéroport de Tripoli. Ce dépôt de stockage contient au total plus de 90 millions de litres de carburant, ainsi qu'une cuve de gaz ménager. Les autorités libyennes ont mis en garde lundi contre une "catastrophe" dans la capitale si le feu n'était pas maîtrisé.
Les violences ne se limitent pas à la région de Tripoli puisqu’à Benghazi, dans l'est, les affrontements sont quasi-quotidiens avec des groupes radicaux, dont Ansar al-sharia, classée par Washington organisation terroriste.
Dans ce contexte, les incertitudes planent sur l’entrée en fonction du nouveau Parlement libyen qui siège à Benghazi. Il doit se réunir le 4 août avec pour lourde tâche de faire cesser les violences, qui entravent la transition démocratique dans le pays.
Avec Reuters et AFP