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Aïd meurtrier à Gaza, Netanyahou annonce une "longue campagne"

Des échanges de tirs meurtriers entre Israël et le Hamas ont repris avec vigueur lundi, alors que l'État hébreu prévoit une "longue campagne" et fait évacuer plusieurs quartiers de Gaza avant une nouvelle offensive.

Malgré les efforts internationaux pour formaliser une trêve officieuse au premier jour de la fête musulmane de l'Aïd al-Fitr lundi 28 juillet, de nouveaux bombardements meurtriers ont touché des lieux publics à Gaza et dans le sud d'Israël dans l'après-midi.

Un tir a touché un bâtiment situé à l'entrée de l'hôpital Chifa, le plus grand de Gaza, dans l'après-midi. Un correspondant de l'AFP sur place a identifié le projectile comme un missile air-sol israélien.

"La première explosion a rompu le mur d'enceinte sans faire de victimes", a constaté l'envoyé spécial de France 24 sur place, Matthieu Mabin. Le bilan aurait pu être lourd en raison du grand nombre de Palestiniens massés autour de l'hôpital, où ils cherchent refuge ou campent dans les jardins pendant que leurs proches reçoivent des soins. "Il s'agit probablement de la plus grosse concentration de civils de la Bande de Gaza", estime notre envoyé spécial.

Une autre frappe a touché une rue adjacente quelques minutes plus tard. "L'explosion a fait au moins 10 morts, nous l'avons constaté sur les lieux, dont une majorité d'enfants entre quatre et sept ans", rapporte notre envoyé spécial.

L'armée israélienne a accusé le Hamas ou ses alliés d'avoir tiré les deux missiles. "Des terroristes de Gaza ont tiré des missiles sur Israël. L'un d'entre eux a atteint l'hôpital Chifa de Gaza, l'autre le camp de réfugiés de réfugiés Chati", ont écrit les forces de défense d'Israël sur leur compte Twitter officiel.

Alors que les frappes se poursuivent dans la soirée, plusieurs dizaines de Palestiniens ont été tués lundi, portant à 1 067 le nombre de tués à Gaza depuis le début de l'opération le 8 juillet.

Netanyahou prévoit "une longue campagne"

Les médias locaux rapportent également la mort d'au moins quatre Israéliens atteints par des obus de mortier tirés depuis la bande de Gaza. Des sources contradictoires évoquent des civils ou des militaires.

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Matthieu Mabin, envoyé spécial de FRANCE 24 à Gaza

Le Hamas a revendiqué cette attaque et affirmé avoir infiltré des combattants en Israël dans la même zone. Le mouvement islamiste palestinien affirme avoir tué dix soldats israéliens, tandis que l'armée de l'État hébreu déclare avoir repoussé le commando et tué certains "terroristes".

Tsahal reconnaît avoir perdu au moins cinq soldats lundi.

"Ces incidents sécuritaires ont probablement renforcé l'État-major israélien, les politiques, le Premier ministre, mais également une bonne partie de la population israélienne dans leur conviction que l'opération Bordure Protectrice doit se poursuivre", souligne le correspondant de France 24 à Jérusalem, Gallagher Fenwick.

Dans une allocution télévisée lundi soir, Benjamin Netanyahou a en effet demandé à ses concitoyens de se préparer à "une longue campagne" jusqu'à ce que la "mission soit remplie". "On ne terminera pas cette opération sans avoir neutralisé les tunnels" qui servent au mouvement palestinien Hamas pour attaquer Israël, a souligné le Premier ministre israélien.

Notre correspondant estime que "le message s'adresse d'abord à la communauté internationale, au président américain, qui tous demandent un cessez-le-feu humanitaire immédiat."

"Nous nous attendons à des frappes massives"

À Gaza, Matthieu Mabin rapporte que les habitants de plusieurs quartiers périphériques ont reçu des appels et des SMS de l'armée israélienne leur ordonnant de quitter leurs maisons.

"On s'attend à un mouvement massif de population vers le centre-ville de Gaza, qui est déjà engorgé par des réfugiés qui ne savent plus où aller, puisque l'hôpital Chifa, ce dernier refuge des Gazaouis, a lui aussi été frappé cet après-midi", explique notre envoyé spécial. "Nous nous attendons à des frappes massives tout au long de cette nuit", ajoute-t-il.

Les dirigeants français, américain, allemand, britannique et italien se sont entretenus lundi après-midi par téléphone et "sont convenus de redoubler leurs efforts pour obtenir un cessez-le-feu", selon un communiqué de la présidence française. "La pression doit augmenter pour y parvenir. La dégradation de la situation ne fait le jeu que des extrémistes", ajoute l'Élysée.

Le redoublement des efforts diplomatiques intervient alors que la trêve fragile observée lundi matin a bel et bien pris fin. "Il faut arrêter de parler de calme à Gaza. Les trêves sont tellement courtes que dans une journée on n'a jamais compté moins de 10 morts", rapporte Matthieu Mabin.

Avec AFP, AP et Reuters

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Gallagher Fenwick à Jérusalem: "Les militants palestiniens ont utilisé l'un des tunnels"
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