logo

Tour de France : le requin Nibali s'offre un premier sacre

Sans surprise, l'Italien Vincenzo Nibali a remporté la 101e édition du Tour de France au terme de trois semaines de domination. Deux Français, Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot, accèdent également au podium.

Pour la première fois depuis Marco Pantani en 1998, un Italien a inscrit de nouveau son nom au palmarès du Tour de France. À 29 ans, le Sicilien Vincenzo Nibali a remporté la Grande Boucle après avoir gagné la Vuelta en 2010, puis le Giro en 2013. Celui que l'on surnomme le "requin de Messine", rejoint le cercle très restreint des coureurs vainqueurs des trois grands Tours : France, Italie et Espagne. La performance n'avait alors été réalisée que par cinq coureurs majeurs (Anquetil, Gimondi, Merckx, Hinault, Contador).

Lors de la cérémonie protocolaire, le coureur de l'équipe Astana s'est laissé submerger par l'émotion: "Quand on se retrouve sur le podium c'est quelque chose d'unique. Je me retrouve ici sur la plus haute marche, c'est encore plus beau que ce que j'aurais imaginé", a-t-il déclaré face au public. "Je veux surtout remercier toute mon équipe. Nous avons été tous ensemble pour atteindre cet objectif. […] C'est un succès que je veux dédier à toute mon équipe et à ma famille”, a-t-il ajouté humblement.

Si les chutes et les abandons des deux favoris du départ, le Britannique Chris Froome (vainqueur sortant) et l'Espagnol Alberto Contador (lauréat en 2007 et 2009), ont favorisé son ascension, Nibali a impressionné par sa constance durant toute la Grande Boucle. L'Italien s'est emparé du maillot jaune dès la deuxième étape à l'arrivée à Sheffield, en terre anglaise. Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour n'a pas manqué de saluer sa performance après l'arrivée : "C'est vraiment quelqu'un qui a maîtrisé. Il a toujours été présent aux endroits clés, que ce soit sur les pavés ou dans la montagne où il ne s'est jamais fatigué".

>> À lire sur FRANCE 24 : le portrait de Vincenzo Nibali, le "requin de Messine"

Malgré ce beau succès italien, la France est aussi à l'honneur à l'arrivée du Tour. Pour la première fois depuis 1984, le pays-hôte voit deux de ses représentants monter sur le podium final. Jean-Christophe Péraud, l'un des doyens du peloton français (37 ans) accède à la deuxième marche, et Thibaut Pinot, un grimpeur de 24 ans, à la troisième. Ce dernier, également vainqueur du maillot blanc de meilleur jeune, a enfin pu relâcher la pression après 3 664 kilomètres de course: "Il faut savoir savourer ce podium. Je commence à réaliser. On est sur les Champs-Élysées. Il y a beaucoup de monde !”.

Il faut remonter à 1997, l'édition qui a précédé le cataclysmique Tour 1998 défait par un gigantesque scandale de dopage ("l'affaire Festina"), pour trouver trace d'un Français sur le podium (Richard Virenque 2e). "Trois Français dans les six premiers, je n'en espérais pas tant", s'est ainsi félicité le directeur du Tour Christian Prudhomme, en référence aussi au prometteur Romain Bardet, l'une des révélations de ce Tour 2014, qui a perdu, à deux secondes près, sa cinquième place à cause d'une crevaison dans le final du contre-la-montre.

Au delà de ce trio de tête, la dernière étape entre Évry et Paris a été remportée sur les Champs-Élysées par Marcel Kittel. Le coureur allemand de l'équipe Giant-Shimano, déjà vainqueur l'an passé sur la plus belle avenue du monde, a gagné sa quatrième étape sur l'édition 2014. “C'est absolument incroyable. Je suis fier de la performance de mon équipe. Les garçons ont vraiment bossé dur. C'est un super Tour de France !”, a-t-il réagi après sa victoire.

>> À lire sur FRANCE 24 : "Jicé" Péraud, routard sur le tard, à la conquête des cols