FRANCE 24 a accompagné des représentants des familles de victimes, venus se recueillir sur les lieux du crash du vol AH5017, au nord du Mali. Un voyage éprouvant, d'autant qu'il ne reste quasiment rien de l’appareil.
Vu du ciel, on ne remarque rien. Dans l’immensité du désert malien, les traces du crash de l'avion d’Air Algérie sont à peine visibles. Il faut voler bas, presque à ras du sol, pour remarquer, tout à coup, les arbres calcinés, déracinés et une longue trace noire sur le sable blanc.
La scène est douloureuse pour les représentants des familles de victimes qui, pour la première fois, ont pu se rendre sur les lieux de la catastrophe. Il ne reste presque rien. Pour ces proches qui espéraient retrouver un objet, un corps peut-être, les lieux sont silencieux.
>> En images : la zone du crash du vol AH5017 au Mali
L’avion semble émietté. Au sol, il n’y a que des débris et une forte odeur de brûlé. Eugène se retire quelques instants. L"homme a perdu cinq membres de sa famille dans l’accident. Le choc est violent. "Moi, j’espérais quand même retrouver des morceaux [de l'appareil] qui pourraient me rappeler un avion", confie-t-il, dignement. "Mais sur place, on dirait un jouet d’enfant qui aurait explosé."
Un soldat de la force française Serval a accompagné les proches de victimes sur les lieux du drame. Pour lui aussi, le voyage est éprouvant. "Il n’y a pas de traces qui permettent d’identifier les corps. Il n’y a vraiment que des débris… Tout est là, tout est devant vous", explique-t-il.
Plus tard dans la journée, les familles des victimes ont été reçues par le président burkinabé Blaise Compaoré, à Ouagadougou. Elles n’attendent plus qu’une chose : que les deux boîtes noires de l’avion, récupérées cette semaine, apportent enfin des explications sur les circonstances du drame.
L'avion d'Air Algérie, un McDonnell Douglas MD-83 loué auprès de la société espagnole SwiftAir, était parti de Ouagadougou pour Alger dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s'est écrasé 50 minutes après avoir décollé. Aucune des 118 personnes à son bord - 112 passagers (notamment 54 Français, 23 Burkinabè, huit Libanais et six Algériens) et les six membres, espagnols, de l'équipage - n'a survécu.