Des milliers de personnes ont pris part, samedi, à Paris à un rassemblement pro-palestinien, malgré l'interdiction de cette manifestation. Des heurts avec les forces de l'ordre ont éclaté en fin d'après-midi sur la place de la République.
Ils ont bravé l’interdiction de la préfecture de police de Paris. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, samedi 26 juillet, place de la République, à Paris, en soutien aux Palestiniens. La foule de manifestants faisait face à 15h30 à un important dispositif policier, qui devait empêcher le cortège de quitter les lieux. Environ 2 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés.
"Israël hors de Palestine, il est fini le temps des colonies", "Israël, casse-toi, la Palestine n'est pas à toi" ou encore "Nous sommes tous des Palestiniens" faisaient partie des slogans scandés par une partie des protestataires.
"Deux photographes ont été frappés"
En fin d'après-midi, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes face à un groupe "de 200 ou 300 jeunes" qui leur lançait des projectiles, a constaté Mehdi Chebil, journaliste à FRANCE 24. Des jeunes, certains cagoulés ou le visage masqué par des foulards, jetaient également divers projectiles, des pierres notamment, sur des vitrines de magasins. Certains s'en sont également pris à des journalistes. "Deux photographes ont été frappés. Ces jeunes provoquent la police en leur jetant du verre, tout ce qui leur tombe sous la main. Ils sont excités et se déplacent continuellement sur la place [de la République]", a poursuivi Mehdi Chebil.
Un photographe de Reuters a vu un gendarme mobile légèrement blessé, un abribus saccagé et les vitrines d'un hôtel brisées.
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"Cette manifestation est illégale, mais pour nous, elle est plus que légitime, a expliqué, plus tôt, Hugo, jeune militant du NPA dont la figure emblématique, Olivier Besancenot, était lui aussi présent sur la place. Il s'agit de manifester notre solidarité avec un peuple qui est en train de se faire massacrer."
La justice administrative avait confirmé l’interdiction de la manifestation par crainte de débordements dans la capitale. Selon des sources policières, les forces de l'ordre ont reçu des "consignes de fermeté" pour intervenir "très rapidement et interpeller" en cas de non-respect de l'interdiction de manifester ou de "slogans ou manifestations antisémites".
Une cinquantaine d'interpellations
La préfecture de police a indiqué que les forces de l'ordre avaient procédé à un peu plus d'une cinquantaine d'interpellations, notamment pour port d'arme prohibé et violences à agent. Un peu plus d'une trentaine de ces interpellations ont abouti à une garde à vue.
Le calme est revenu à partir de 19h, avec l'évacuation des derniers manifestants.
À Marseille, une manifestation pro-palestinienne autorisée a réuni environ 2 000 personnes samedi après-midi, selon un correspondant de Reuters. À Lyon, ils étaient 2 500. Aucun débordement n'a été signalé.
Avec AFP