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Le gouvernement britannique a ordonné mardi une "enquête publique" sur la mort de l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko. En 2006 sur son lit de mort, l'opposant avait accusé Vladimir Poutine d'avoir donné l'ordre de l'empoisonner.

La Grande-Bretagne fait volte-face dans l'affaire Litvinenko. Un an après avoir refusé toute investigation sur ce dossier, Londres a annoncé, mardi 22 juillet, l'ouverture d'une "enquête publique" sur la mort de l'ancien espion du FSB (ex-KGB).

Alexandre Litvinenko, devenu un adversaire déclaré du Kremlin, est mort en novembre 2006, trois semaines après avoir bu un thé empoisonné au polonium 210, une substance radioactive, dans un hôtel londonien. Dans une lettre rédigée sur son lit de mort, il avait accusé le président Vladimir Poutine d'avoir commandité son meurtre, une accusation que le Kremlin a toujours niée.

Durcissement des sanctions contre Moscou

Sa veuve, Marina Litvinenko, s'est déclarée "soulagée et ravie" par ce revirement. La décision intervient au moment où Londres milite pour un durcissement des sanctions contre Moscou, à la suite du crash du vol MH17 dans l'est de l'Ukraine, probablement abattu par un missile tiré, selon les États-Unis, depuis la zone contrôlée par les rebelles pro-russes.

Downing Street a cependant assuré qu'il n'y avait "absolument aucun lien" entre cette annonce et les tensions actuelles autour de l'Ukraine.

L'enquête commencera le 31 juillet et devrait durer jusqu'à fin 2015. La ministre de l'Intérieur Theresa May a précisé que l'ancien magistrat Robert Owen, qui fut le médecin légiste dans le dossier, présiderait cette enquête publique. C'est lui qui réclamait cette enquête, faisant valoir que les premières investigations n'avaient pas permis d'établir pleinement la vérité, car le gouvernement n'avait pas souhaité divulguer certaines informations confidentielles.

Des preuves secrètes contre l'État russe

Mais à l'époque, il n'avait pas eu gain de cause auprès du gouvernement britannique, accusé pour beaucoup de vouloir apaiser ses relations avec le Kremlin. L'amélioration des liens entre Londres et Moscou, souhaitée par le Premier ministre David Cameron à son arrivée au pouvoir en 2010, avait été l'un des facteurs de sa décision, avait reconnu la secrétaire au Home Office, mais pas le principal.

Ce choix avait néanmoins été très critiqué par Marina Litvinenko, qui l'a contesté en justice et a obtenu en février de la Haute Cour de Londres qu'il soit réexaminé. Dans sa déposition à la Haute Cour en tant que médecin légiste, le juge Owen a écrit que des preuves secrètes établissaient à première vue la culpabilité de l'État russe dans la mort d'Alexandre Litvinenko.

Avec AFP et Reuters