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La fillette américaine, "guérie" du sida, est toujours séropositive

Annoncée "guérie" du sida après un intense traitement aux antirétroviraux, une petite fille américaine de 4 ans a finalement été testée séropositive. Une déception pour les chercheurs.

On la croyait guérie du Sida. Une petite Américaine de 4 ans, née séropositive mais qu'un intense traitement aux antirétroviraux avait apparemment permis de guérir, a vu le virus réapparaître, ont annoncé jeudi 10 juillet des chercheurs, chez qui le cas de la fillette avait soulevé de nombreux espoirs.

La petite fille est née dans le Mississippi (sud) d'une mère infectée par le VIH, le virus de l'immunodéficience humaine, responsable du sida. Elle avait reçu des antirétroviraux moins de 30 heures après sa venue au monde, beaucoup plus tôt que ce qui est normalement fait pour les nouveaux-nés à haut risque d'être contaminés.

Un cas "sans précédent"

Elle avait été traitée jusqu'à 18 mois, âge à partir duquel les médecins avaient perdu sa trace pendant dix mois et durant lesquels elle n'avait eu aucun traitement. Aucun des tests sanguins effectués ensuite n'avait détecté la présence du VIH.

"Généralement, lorsque le traitement est arrêté, les niveaux de VIH remontent en quelques semaines et non en quelques années", explique Deborah Persaud, spécialiste des maladies infectieuses au centre pédiatrique Johns-Hopkins à Baltimore, près de la capitale américaine Washington. Du coup, le cas de cette fillette est, d'après elle, "sans précédent".

Son histoire avait soulevé les espoirs des médecins qui pensaient qu'un traitement ultra-précoce des nouveaux-nés séropositifs pourrait permettre de les guérir. Son cas avait été abordé en détails dans la revue scientifique "New England Journal of Medicine" l'an dernier.

Au début du mois, un test de routine a révélé que la fillette avait des niveaux détectables du VIH dans le sang, associés à une quantité moindre de lymphocytes et à la présence d'anticorps qui prouvent que le VIH a fait sa réapparition.

"Un rebondissement décevant"

"C'est bien évidemment un rebondissement très décevant pour l'enfant, les médecins impliqués dans son traitement et les chercheurs spécialisés dans le VIH/sida", a regretté Anthony Fauci, directeur de l'Institut national de l'allergie et des maladies infectieuses (NIAID). La petite fille, dont l'identité n'a pas été révélée, est de nouveau soumise à des antirétroviraux et se porte bien.

"Le cas de cet enfant du Mississippi montre que le traitement précoce aux antirétroviraux n'a pas complètement éradiqué le réservoir de cellules touchées par le VIH. Mais il pourrait avoir considérablement limité son développement et permis d'éviter qu'elle prenne des antirétroviraux pendant une longue période", a-t-il expliqué.

Les chercheurs vont maintenant tenter de comprendre comment la petite fille a pu connaître une rémission, puis la réapparition du VIH dans son corps.

En début d'année, un cas similaire avait été signalé en Californie. Une petite fille, née elle aussi avec le virus du sida, avait été traitée immédiatement aux antirétroviraux. Onze mois après sa naissance, aucune trace d'infection n'était détectée. Cette fois, les médecins continuent de la soumettre aux traitements médicamenteux et n'envisagent pas d'arrêter avant son deuxième anniversaire.

Avec AFP

Tags: Sida, Santé, Recherche,