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Le Bundestag valide le "Smic" à l'allemande

La chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag, a voté jeudi à une écrasante majorité pour l'instauration d'un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure. Une réforme phare critiquée pour les nombreuses exceptions qu'elle comporte.

Seulement cinq députés allemands ont voté contre. Le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, a adopté jeudi 3 juillet, à une écrasante majorité, l'introduction d'un salaire minimum au niveau national qui doit s'élever à 8,50 euros de l'heure. 

"Ce que nous décidons aujourd'hui est d'une signification exceptionnelle pour des millions de travailleurs et travailleuses de ce pays, qui vont enfin recevoir un salaire décent", a déclaré la maîtresse d'œuvre de ce projet, la ministre du Travail sociale-démocrate Andrea Nahles, lors d'un discours fortement applaudi en amont du vote.

Ce "smic" à l'Allemande est considéré comme l'une des réformes phares de la coalition entre la CDU, le parti conservateur d'Angela Merkel, et les sociaux-démocrates du SPD, qui est au pouvoir depuis fin 2013. L'adoption d'un salaire minimum avait été brandie par la gauche allemande comme une condition sine qua non pour participer au gouvernement.

Critiques à gauche de la gauche

Le texte doit encore être validé la semaine prochaine par le Bundesrat, mais d'après les médias allemands, il ne s'agit que d'une formalité. Une fois définitivement adoptée, cette réforme entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2015.

Selon les estimations du SPD, l'instauration d'un salaire minimum au niveau national devrait permettre à environ quatre millions d'actifs (sur un total de 42 millions) d'être mieux payés.

Si la droite a longtemps combattu ce projet, les critiques les plus violentes sont venues de la gauche de la gauche lors du débat parlementaire autour du texte. La version finale du "smic" allemand comporte, en effet, beaucoup d'exceptions. Les agriculteurs ont, ainsi, obtenu que les travailleurs saisonniers n'en bénéficient pas. Le salaire minimum ne concernera pas non plus les apprentis en formation, les livreurs de journaux ou encore les chômeurs de longue durée pendant six mois et les salariés de moins de 18 ans.

Le parti "Die Linke" (la principale formation d'extrême-gauche allemande), a déploré un salaire minimum "gruyère" bien loin de ce qui avait été promis. Les Verts n'ont pas non plus été tendres avec le texte jugeant que le gouvernement avait cédé trop de terrain au lobby du patronat.

Avec AFP