Face à la montée des tensions entre Israéliens et Palestiniens, les appels au calme se multiplient. Mercredi, la découverte du corps d’un jeune Palestinien battu à mort a provoqué de violents heurts à Jérusalem-Est.
Face aux violences déclenchées à Jérusalem-Est à la suite du meurtre, mercredi 2 juillet, d'un adolescent palestinien, apparemment en représailles au meurtre de trois jeunes Israéliens, les appels au calme se multiplient en Israël et à l’international.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en personne est monté en créneau pour condamner "ce crime abominable" et réclamer que les enquêteurs fassent diligence pour retrouver ses auteurs, tout en appelant à "ne pas se faire justice soi-même".
La famille d'un des trois jeunes Israéliens inhumés mardi lors d'une cérémonie nationale en présence de dizaines de milliers de personnes s'est, elle aussi, élevée contre le meurtre. "Le sang n'a qu'une couleur. Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité et l'âge, et ne peut en aucun cas être justifié", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
De son côté, la conseillère à la sécurité nationale du président Barack Obama, Susan Rice, a qualifié d'"odieux" le meurtre du jeune Mohammad Abou Khdeir, appelant Israéliens et Palestiniens à ne pas entrer dans un cycle dangereux de représailles.
Soixante-cinq Palestiniens blessés
Toute la journée de mercredi, de violents affrontements ont opposé de jeunes Palestiniens, lançant des pierres et des cocktails Molotov, à des policiers israéliens tirant, eux, des balles en caoutchouc dans de nombreux quartiers de Jérusalem-Est occupé et annexé. Les heurts se sont poursuivis dans la nuit, selon des témoins.
Selon le Croissant-Rouge, 65 Palestiniens ont été blessés, dont trois par balles réelles, et 18 ont été hospitalisés, au cours de ces affrontements rappelant les intifadas palestiniennes.
Les violences ont été particulièrement marquées dans le quartier de Chouafat, où Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, a été enlevé mardi soir. Quelques heures plus tard, son corps "portant des marques de violences" avait été retrouvé près d'une forêt jouxtant la partie ouest de la ville.
L’hypothèse de la vengeance privilégiée
Depuis mercredi, plusieurs médias ont estimé qu’il pourrait s'agir d'un acte de vengeance, après la découverte lundi des corps des trois jeunes Israéliens enlevés le 12 juin en Cisjordanie.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a mis le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en demeure "de punir les assassins s'il veut la paix entre les peuples palestinien et israélien", l'exhortant également à "prendre des mesures concrètes pour arrêter les attaques de colons et le chaos qui en résulte".
Le mouvement islamiste Hamas, mis en cause par Israël dans la mort des trois jeunes, a pour sa part promis que les dirigeants israéliens paieraient pour les crimes "des hordes de colons", les accusant d'en "porter la responsabilité directe".
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une roquette tirée de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, a touché directement une maison à Sdérot provoquant une panne d'électricité générale dans cette ville du sud d'Israël, a rapporté l'armée.
Auparavant, dix projectiles – dont deux roquettes interceptées par la défense antimissile - avaient été tirés de Gaza vers Israël, portant à 18 le nombre de projectiles lancés en 24 heures.
Durant la nuit, neuf Palestiniens ont été blessés, dont un sérieusement, lors d'une dizaine de raids aériens israéliens lancés sur le nord de la bande de Gaza et dans la ville de Gaza, selon des sources de sécurité et médicales palestiniennes.
Auparavant quelque 3 000 manifestants s’étaient rassemblés mercredi soir dans la ville de Gaza à l'appel du Hamas pour dénoncer le meurtre de l'adolescent de Jérusalem-Est.
Avec AFP