Au deuxième jour de sa visite d'État à Madrid, le président français doit également participer au 21e sommet franco-espagnol. La coopération économique et la lutte contre l’ETA sont notamment au programme.
AFP - Le président français Nicolas Sarkozy a effectué lundi une visite d'Etat à Madrid, où il a assuré que la relation franco-espagnole n'avait "jamais été aussi forte" et souhaité une intensification de la coopération entre les deux pays contre le terrorisme.
Le président français, accompagné de son épouse Carla, devait poursuivre sa visite mardi avec un sommet bilatéral.
La visite d'Etat a été essentiellement protocolaire, avec réceptions par le roi Juan Carlos et la reine Sofia, notamment un déjeuner privé en compagnie du prince et la princesse des Asturies, Felipe (héritier du trône) et Letizia.
Le couple royal et le couple présidentiel ont également visité le musée du Prado, où ils ont admiré des oeuvres du peintre français Georges de la Tour, ou des Espagnols Velazquez et Goya, le président et le roi prenant visiblement plaisir à commenter ensemble les tableaux.
Cette visite a toutefois pris des accents beaucoup plus politiques lorsque M. Sarkozy s'est adressé à la communauté française d'Espagne (quelque 120.000 personnes en tout) pour assurer que la relation franco-espagnole n'avait "jamais été aussi forte" que maintenant.
Le chef de l'Etat a longuement insisté sur la coopération entre les deux pays face au terrorisme, qui a particulièrement touché l'Espagne ces dernières années, qu'il s'agisse du terrorisme basque ou de celui des islamistes.
Il a souhaité que cette coopération, "déjà si étroite, s'intensifie encore".
"L'ETA est un fléau, les terroristes sont des assassins, qu'il s'agisse de l'ETA ou d'Al Qaïda". Face à eux, "la République française sera toujours aux côtés de la démocratie espagnole, sans conditions, de façon totale. Nous ne baisserons pas la garde, nous devrons ensemble rendre justice aux victimes et réaffirmer que les démocraties n'ont pas peur", déclaré le chef de l'Etat.
Le souverain espagnol a de son côté remercié la France pour sa "coopération exemplaire" avec son pays en matière de "lutte contre le terrorisme et la délinquance organisée".
L'ETA est tenue pour responsable de 825 morts en Espagne en quarante ans d'attentats pour l'indépendance du pays basque. L'Espagne a également été cruellement endeuillée par les attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid, qui ont fait 191 morts et plus de 1.800 blessés.
Selon l'Elysée, 162 etarras, dont 151 de nationalité espagnole, sont actuellement incarcérés en France.
La journée de mardi sera essentiellement consacrée au XXIè sommet bilatéral franco-espagnol, au cours duquel il sera de nouveau question de lutte contre le terrorisme et d'autres préoccupations communes de sécurité intérieure.
Nicolas Sarkozy doit auparavant s'exprimer devant les Cortès, le Parlement espagnol, en présence du chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero.
Paris et Madrid signeront deux déclarations: l'une sur la Sécurité intérieure, qui prévoit de renforcer leur coopération stratégique et opérationnelle contre le crime organisé et le trafic de drogue notamment, l'autre sur la présidence espagnole de l'Union européenne (premier semestre 2010) et l'aide que la France, qui elle-même présida l'UE au second semestre 2008, compte lui apporter.
D'autres textes seront signés au niveau ministériel (sécurité civile, transports, culture, éducation, énergie...)
De son côté Carla Bruni-Sarkozy, mitraillée lundi par les photographes, suivra son propre programme. Elle visitera avec la reine Sofia le musée Reina Sofia et se rendra ensuite à l'Institut français de Madrid dans le cadre des activités sa fondation.