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Poutine lie l’affaire BNP Paribas à la vente controversée des Mistral

Pour le président russe, les déboires judiciaires de la banque française aux États-Unis sont, pour les Américains, un moyen de dissuader la France de vendre deux navires de guerre Mistral à la Russie.

De la géopolitique, selon Vladimir Poutine. Dans un discours de politique étrangère, prononcé mardi 1er juillet, le président russe a estimé que les déboires de la banque français BNP Paribas aux États-Unis résultent d'un "chantage" exercé par les Américains pour que Paris renonce à livrer des navires de guerre Mistral à la Russie.

"Nous sommes au courant de la pression que nos partenaires américains font sur la France pour qu'ils renoncent à la livraison des Mistral en Russie", et qu'on leur a fait comprendre que s'ils y renonçaient "les sanctions sur les banques seront levées ou diminuées". Et de conclure : "Comment peut- on qualifier cela autrement que de chantage ?"

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Concrètement, la justice américaine accuse BNP Paribas d’avoir "volontairement" dissimulé 30 milliards de dollars de transactions financières afin de détourner les sanctions imposées par les États-Unis contre Cuba, l'Iran, et le Soudan. Lundi 30 juin, la banque française a accepté de plaider coupable des deux chefs d'accusation pour lesquels elle était poursuivie. L’établissement devra ainsi s'acquitter d'une amende du montant record de 8,834 milliards de dollars, soit 6,45 milliards d'euros.

Au même moment lundi, quelque 400 marins russes sont arrivés au port de Saint-Nazaire, dans l'ouest de la France, pour s'initier à l'utilisation des deux navires de type Mistral que la France doit vendre à la Russie. Depuis les violences en Ukraine et l'annexion de la Crimée par Moscou, plusieurs pays comme la Pologne ou les États-Unis se sont émus de la commande de ces deux bâtiments.

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Début juin, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, s'était prononcé contre la livraison : "Nous avons nommé la Russie comme l'agresseur en Crimée et je ne pense pas que la France aimerait être dans la position de fournir des armes efficaces à un agresseur". De leur côté, les autorités françaises ont affirmé à plusieurs reprises que le contrat serait honoré.

Avec AFP