En Algérie, la première qualification des Fennecs, jeudi soir, en huitièmes de finale d’un Mondial a donné lieu à des scènes de liesse. Même effusion de joie en France, où la soirée a été émaillée d’incidents et de. Soixante-quatorze interpellation.
Alger a chaviré de bonheur dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 juin, après la qualification historique de la sélection nationale en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2014 après son match nul face à la Russie (1-1).
Dès le début de l’après-midi, une foule colorée, exceptionnellement mixte, dans une ville où la nuit est d'habitude exclusivement masculine, défilait dans la rue, aux sons de des flûtes et de tambourins. Au coup de sifflet final de l'arbitre, les feux d'artifice et les sirènes de bateaux ont pris le relais. Pendant que les supporters, pour la plupart de jeunes hommes, envahissaient les rues de la capitale dans un vacarme de klaxons, de chants et de pétards.
itPour Madjid, interrogé par l’AFP, une écharpe verte sur les épaules, "cette qualification donne à l'Algérie l'occasion d'affronter en huitièmes de finale l'Allemagne et prendre sa revanche". Au Mondial-1982 en Espagne, l'Algérie avait battu l'ex-RFA (2-1) et manqué ensuite la qualification, en raison d'une rencontre supposée arrangée entre l'Allemagne et l'Autriche (1-0) et connue sous le nom de "match de la honte".
Mêmes scènes de liesses à Oran, la grande métropole de l'ouest algérien où d'innombrables voitures, bondées de supporteurs, ont défilé en cortège dans les rues de la ville, noire de monde. Brandissant des drapeaux aux couleurs vert et blanc, munis de vuvuzelas et trompettes, les supporters scandaient "vive l'Algérie" et entonnaient des chants à la gloire des Fennecs. Des centaines de voitures, klaxons hurlant, ont également parcouru les rues de la ville de Constantine, dans l'est de l'Algérie, dès la fin du match.
"Comme une deuxième indépendance"
En France, des milliers de supporters ont également célébré la qualification. Plusieurs incidents ont émaillé la soirée. Au total, 74 personnes ont été interpellées durant la nuit.
À Paris, des centaines de supporters ont convergé dans la nuit vers les Champs-Élysées, sous la surveillance d'un impressionnant dispositif de sécurité. Vers 2h30, au son des tam-tams, des klaxons et des "vive l'Algérie", les supporters, pour la plupart enveloppés dans le drapeau algérien, fêtaient l’exploit de leur équipe sur les trottoirs, au volant de leur voiture ou encore en plein milieu de la route, ralentissant le trafic autour de la place de l'Étoile.
Des dizaines de supporters ont jeté des projectiles à plusieurs reprises sur des CRS qui stationnaient au milieu de la place, lesquels ont riposté en les poursuivant sur plusieurs dizaines de mètres et en faisant usage de gaz lacrymogène.
Un peu plus tôt dans la soirée, aux alentours de 00h45, des centaines de personnes avaient allumé des feux de Bengale aux abords du métro Barbès, quartier nord de la capitale française où se concentre une partie de la communauté algérienne. "C'est un moment immense, historique pour le peuple algérien, c'est comme une deuxième indépendance", s'enthousiasmait à l’AFP Sofiane Abbas, un Algérien résidant en France depuis près de 40 ans.
Dérapages à Lyon, Marseille et Roubaix
À Lyon, la foule, souvent jeune et familiale, s'est rassemblée sur une place du quartier populaire de la Guillotière, dans le centre-ville, où s’est improvisé un feu d'artifice. Le flux s'est ensuite déplacé vers la place Bellecour, de l'autre côté du Rhône, au milieu des klaxons, des cris de joie, des drapeaux et des pétards.
Les festivités sont cependant restés très encadrées par les policiers et gendarmes mobilisés en nombre pour la soirée (plus de 450 au total dans la ville), qui ont usé de gaz lacrymogènes et d'une lance à eau pour contenir la foule dans un certain périmètre et leur interdire l'accès aux artères commerçantes de la presqu'île, que survolait un hélicoptère.
Des supporters se sont également rassemblés en banlieue lyonnaise à Vaulx-en-Velin et Saint-Priest, où les forces de l'ordre ont aussi procédé à des tirs de gaz lacrymogène en réplique à des jets de projectiles. Au total, sur l'agglomération lyonnaise, une trentaine de véhicules et plusieurs dizaines de poubelles ont été incendiés, selon une source policière. Trois ou quatre interpellations ont eu lieu.
À Marseille, des incidents ont éclaté dans le centre-ville entre forces de l'ordre et supporters. Ils se sont produits autour du Vieux-Port après 1 h, lorsque deux motards de la police ont été pris à partie et caillassés par des supporters, selon la police. Les forces de l'ordre ont alors chargé pour disperser les groupes de supporters, usant de gaz lacrymogène. Aucun blessé n'a été signalé et plusieurs interpellations ont eu lieu, toujours de source policière.
Ces dérapages se sont produits alors que la plupart des 3 000 à 5 000 supporters qui avaient envahi, dans une ambiance festive et sans incident, le Vieux-Port après la qualification historique des Fennecs étaient rentrés chez eux. Seuls quelques petits groupes mobiles étaient alors encore présents tandis que quelque 300 policiers avaient été mobilisés pour cette soirée.
Dans le département du Nord, à 2 h, au moins 16 véhicules brûlés ont été recensés, dont sept à Roubaix, selon une source policière. Mais dans les heures suivant le coup de sifflet final, l'attitude des supporters algériens descendus dans la rue était plutôt festive, à Lille comme à Roubaix.
Avec AFP
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