Avec 34 300 demandeurs d’emploi supplémentaires (catégories A, B et C) au mois de mai, le chômage a atteint un nouveau niveau record de 3,388 millions de chômeurs. Des chiffres "mauvais", concède Valls qui réfute cependant tout "fatalisme".
La hausse du chômage s’est encore accélérée en mai. Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) a bondi de 24 800 en mai (+ 0,7 %) pour atteindre un niveau record de 3,388 millions en métropole, selon les chiffres publiés jeudi 26 juin par le ministère du Travail. "Ces chiffres sont mauvais", a concédé Manuel Valls, le Premier ministre, mais il n'y a pas de "fatalisme", a-t-il ajouté.
En incluant les demandeurs d’emploi inscrits en catégorie B et C, le nombre d’inscrits a Pôle emploi a augmenté en tout de 34 300, soit un total de 5,02 millions de personnes en métropole, 5, 32 millions si on inclut les DOM-TOM. Sur un an, la hausse est de 4,1 % pour la catégorie A en métropole et de 4,8 % pour les catégories A, B et C. "Ces chiffres ne sont pas bons. Ils sont le reflet d'une croissance plus faible que prévu au premier semestre", a commenté de son côté le ministère du Travail dans un communiqué.
Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, près d'un demi-million de nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont poussé la porte de Pôle emploi. La dernière baisse remonte à octobre 2013.
Les seniors les plus touchés
Dans le détail, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté toutes catégories d'âge confondues, les plus âgés étant les plus touchés, que ce soit pour la catégorie A ou pour les catégories A, B et C. Dans le même temps, le chômage des jeunes a augmenté de 0,4 % en catégorie A et de 0,6 % en A, B et C, même si le recul sur un an persiste (-3,1 % pour la catégorie A et -1,6 % pour A, B et C).
Le nombre de demandeurs d'emploi de longue durée, inscrits depuis un an ou plus à Pôle emploi, s'est accru de 0,8 % en mai, sa progression sur les douze derniers mois atteignant 10,3 %.
Signe de la violence et de la longueur de la crise, le nombre de chômeurs de longue durée atteint lui aussi des niveaux historiques : 2,13 millions de personnes pointent à Pôle emploi depuis plus d'un an (+ 0,8 % sur un mois, + 10,3 % sur un an). Parmi eux, plus de 636 000 sont même inscrits depuis plus de trois ans (+ 1,8% sur un mois, + 17,7% sur un an).
Baisse des radiations
Les fins de contrats à durée déterminée restent le premier motif d'inscription à Pôle emploi, dans près d'un quart des cas. Parmi les faits notables dans les statistiques de mai, une baisse des radiations administratives de près de 10 %. "Les efforts que le gouvernement continue de déployer doivent permettre d'endiguer cette progression au second semestre 2014", promet le ministère du Travail.
Le gouvernement a lancé lundi un plan pour l'emploi des seniors, qui prévoit de doubler les aides du contrat de génération, de renforcer le suivi des plus de 50 ans par Pôle emploi ou encore de développer l'alternance. Il compte aussi sur la conférence sociale pour l'emploi des 7 et 8 juillet pour "donner corps aux engagements souscrits dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité", dont il espère jusqu'à 500 000 emplois à l'horizon 2017.
Avec AFP