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Licenciement confirmé pour la salariée voilée de la crèche Baby-Loup

La Cour de cassation a confirmé mercredi le licenciement de la salariée qui avait refusé d’ôter son foulard islamique dans la crèche privée Baby-Loup. Cette décision met un point final à une affaire devenue l'emblème du débat sur la laïcité.

La justice française referme le délicat dossier Baby-Loup. Mercredi 25 juin, la Cour de cassation a confirmé le licenciement de Fatima Afif, congédiée en 2008 pour faute grave après avoir refusé de retirer son voile islamique dans la crèche privée Baby-Loup."Cette décision est une bonne nouvelle pour les enfants de Baby-Loup, les femmes, le personnel, les musulmans et pour ceux qui ne le sont pas [...], c'est une bonne nouvelle pour la République et son vivre-ensemble", a déclaré l'avocat de la crèche, Me Richard Malka.

L'affaire était devenue le symbole du débat sur la question de la place de la religion dans un établissement privé, opposant les tenants d'une laïcité stricte aux adeptes d'une plus grande liberté religieuse.

Les juges de la Cour ont donc estimé que le règlement intérieur de la crèche, qui impose le respect de la laïcité, était suffisamment "précis" pour justifier une telle restriction de la liberté religieuse de la salariée, légitimée par ailleurs par les tâches accomplies par l’entreprise. Ils ont en revanche rejeté l’idée selon laquelle Baby-Loup pouvait prétendre à la qualification "d’entreprise de conviction laïque".

Licenciée en 2008 après avoir refusé de retirer son voile de retour d'un congé parental, Fatima Afif avait été déboutée à deux reprises. Dans un arrêt rendu en mars 2013, vivement critiqué, la chambre sociale de la Cour de cassation lui avait pourtant donné raison, estimant que "s'agissant d'une crèche privée", le licenciement constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses".

L'affaire avait rapidement pris une dimension politique. Signe de la sensibilité du dossier, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, avait commenté, contrairement à l’usage, cette décision de justice, disant y voir une "mise en cause de la laïcité".

Avec AFP