La justice française n'a pas validé le plan social de la direction de Caterpillar prévoyant 733 licenciements. Elle a par ailleurs invité l'entreprise à reprendre les négociations avec les syndicats sous 15 jours.
La justice a débouté, lundi à Grenoble, la direction de Caterpillar qui lui demandait de valider son plan social de 733 licenciements.
"On va pouvoir reprendre les négociations", a déclaré à FRANCE 24 Michel Laboisseret, délégué syndical CGT de Caterpillar-France.
Le tribunal de grande instance a invité la direction du groupe à renouer le dialogue avec le comité d’entreprise sous 15 jours.
Principaux objectifs des salariés, rabaisser le nombre de licenciements à 450 et renégocier le montant des primes pour les départs volontaires. De son côté, Michel Laboisseret dénonce une "épée de Damoclès" qui pèse sur 22 salariés, invités par courrier à un entretien individuel pouvant mener à leur licenciement.
La plainte contre X pour "séquestration", déposée par les quatre cadres de Caterpillar retenus dans leurs bureaux le 31 mars par des salariés, ne devrait pas entraver les négociations, selon Michel Laboisseret. "C’est pour faire pression, ça fait partie du jeu."
Radicalisation du mouvement social
Le délégué syndical reconnaît cependant une certaine radicalisation du mouvement social. "C’est malheureux d’en arriver là, mais sinon on n’arrive pas à négocier", déplore-t-il, regrettant, par ailleurs, que la direction française de Caterpillar ne soit pas décisionnaire.
Vendredi dernier, la direction avait assigné en justice le comité d'entreprise afin de faire valider le plan de sauvegarde de l'emploi annoncé en février.
La voie légale avait été choisie après le rejet par les salariés d'un plan de fin de conflit signé le 19 avril à Paris entre la direction et des élus du comité d’entreprise, qui se sont, par la suite, rétractés.
Ce plan ramenait notamment de 733 à 600 le nombre de licenciements en contrepartie de la conclusion d'un accord sur l'aménagement du temps de travail.