Plus de deux mois après le début d'une insurrection séparatiste prorusse dans l'Est de l'Ukraine, un plan de paix émerge. Il a été présenté à la télévision ukrainienne, dimanche 22 juin, par le président ukrainien Petro Porochenko qui a précisé qu’il proposait un dialogue aux insurgés n'ayant commis "ni meurtre ni torture". Le manque de volonté de dialogue lui avait été reproché par la Russie. En fin de semaine dernière, un cessez-le-feu unilatéral d'une semaine des troupes ukrainiennes a été décrété et presque immédiatement rejeté par les rebelles.

Le président russe Valdimir Poutine a exprimé son soutien à cette initiative, tout demandant un "dialogue substantiel" entre Kiev et les rebelles pro-russes. "Il importe que ce dialogue entre les parties qui s'affrontent en Ukraine s'appuie sur le plan de paix", a-t-il précisé.

Poutine reconnait la poursuite des opérations militaires

Malgré le cessez-le-feu décrété le 20 juin par Kiev, les échanges de tirs se sont poursuivis dimanche, les troupes ukrainiennes disant faire usage de  leur artillerie pour repousser des attaques des séparatistes pro-russe. À Siversk, situé à l'ouest de Sloviansk, les rebelles ont continué leurs combats contre les forces militaires de Kiev, qu'ils qualifient de "fascistes".

"Les opérations militaires n'ont pas cessé", a déclaré dimanche le président russe. "Je ne peux pas dire qui en est responsable - si c'est le fait de l'armée régulière ou si ce sont les unités armées des forces de droite - mais c'est arrivé". Il a dans le même temps appelé l’Ukraine à cesser les opérations de ses forces armées dans l'Est du pays.

Le plan B Porochenko

Lors de son intervention télévisée, le président Porochenko a lancé une pique envers la Russie, en affirmant que "ceux qui ont l'intention d'utiliser ces négociations de paix à seule fin de jouer la montre et de regrouper leurs forces doivent savoir que nous avons un plan B détaillé. Je ne vais pas en parler maintenant parce que je crois que notre plan pacifique va réussir".

Le président russe avait annoncé samedi le placement de ses troupes armées du centre de la Russie en "état d'alerte maximum". Des messages et des actes jugés contradictoires par l’Ukraine, qui en appelle ce lundi matin à ses alliés occidentaux. Le président ukrainien Pétro Porochenko vient d'exhorter la chancelière allemande Angela Merkel à l'aider à résoudre le conflit dans l'Est du pays. Et le nouveau chef ukrainien de la diplomatie, Pavlo Klimkine, est attendu lundi au Luxembourg pour exposer le plan de paix à ses homologues européens.

Avec AFP