
Jeff Immelt, patron de General Electric (GE), est venu jeudi à Paris présenter sa nouvelle proposition de rachat de la branche énergie d'Alstom. Une offre destinée à damer le pion à Siemens et Mitsubishi.
Le patron de General Electric (GE), Jeff Immelt, a présenté jeudi 19 juin une offre améliorée de rachat de la branche énergie d'Alstom. Le géant américain propose désormais au groupe français une alliance mondiale à parité dans le nucléaire et les turbines à vapeur, qui donnera à l'État français un droit de veto.
Pour concurrencer l'offre du tandem Siemens et Mitsubishi Heavy Industries, le groupe américain entend également loger la propriété intellectuelle de la technologie des turbines à vapeur Arabelle utilisées dans les EPR dans une structure ad hoc détenue à 100 % par l'État français, sujet jugé essentiel par Paris.
"Le gouvernement pourra ainsi accorder des licences à des tiers, dans l'hypothèse où GE ne serait pas en mesure de fournir les turbines à vapeur Arabelle destinées à un projet nucléaire d'EDF/Areva", explique l'entreprise américaine.
Des syndicats divisés sur la nouvelle offre de GE
GE, qui maintient le montant de son offre de 16,9 milliards de dollars (12,4 milliards d'euros), suggère en outre de créer deux coentreprises à parité avec Alstom dans les réseaux de transmission et dans les énergies renouvelables.
Pour renforcer les activités d'Alstom dans le transport, le groupe américain prévoit d'apporter au groupe français ses activités dans la signalisation.
Les syndicats d'Alstom sont sortis divisés jeudi de l’entretien avec le patron de GE. La CFE-CGC, a jugé que le projet "remet[tait] en course GE", tandis que la CGT dénonce un "mécano" incompréhensible.
Siemens juge son offre supérieure
L'annonce des nouveaux engagements de GE intervient après le dépôt, lundi, d'une offre rivale de Siemens et Mitsubishi Heavy Industries (MHI).
Le tandem germano-nippon propose, de son côté, sept milliards d'euros au total pour un rachat des turbines à gaz d'Alstom par Siemens et un investissement minoritaire de MHI - à travers de coentreprises - dans les turbines à vapeur du groupe français, ses turbines hydrauliques et ses activités dans les réseaux.
Siemens a estimé jeudi que l'offre présentée avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries sur Alstom restait supérieure à la nouvelle offre améliorée présentée le même jour par le groupe américain General Electric.
"La contre-offre de GE renforce la crédibilité du concept commun présenté par MHI/Siemens. Il adopte notre approche, mais ne change pas la donne. Notre proposition reste supérieure", a déclaré un porte-parole du groupe allemand dans une réaction transmise par courrier électronique.
Une réunion d'une heure et demie s'est tenue jeudi soir à l'Élysée entre le président Hollande, le Premier ministre Manuel Valls, la ministre de l'Énergie Ségolène Royal et le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg "Elle a permis de discuter et d'analyser les offres sur la table", a rapporté un conseiller du président.
Une nouvelle réunion ministérielle, en présence du président et des mêmes ministres, se tiendra vendredi matin, à 09h40, a-t-on précisé. Vendredi en début d'après-midi, le chef de l'État recevra successivement les dirigeants de General Electric et de Siemens/Mitsubishi.
Avec AFP et REUTERS