À peine éliminée de la Coupe du Monde 2014, mercredi soir, après sa défaite logique face au Chili (2-0), la Roja, tenante du titre, s’est attirée les foudres des médias espagnols. Mais certains n'oublient pas les faits d'armes de l'équipe.
Dès le coup de sifflet signal, qui a acté l’élimination prématurée de l’Espagne du Mondial-2014, après une nouvelle défaite contre le Chili (2-0), les journaux espagnols ont ouvert le procès des hommes de Vicente Del Bosque. "Débacle", "Écrasés !", "Échec mondial", "L'Espagne était le Titanic", "Ils ont abdiqué" : les titres en disent long sur la frustration ressentie par un pays qui a trusté tous les titres depuis 2008 (deux Euro en 2008 et 2012, et un Mondial 2010).
L'Espagne, quatrième champion du monde sorti au 1er tour
L'Espagne est le quatrième champion du monde en titre sorti dès le premier tour d'une phase finale de Coupe du monde.
En 1966, le Brésil de Pelé, double tenant du titre, a échoué à la troisième place de son groupe. En 2002, la France a coulé au Mondial au Japon et en Corée du Sud, éliminée sans marquer le moindre but. Enfin en 2010, l'Italie a fini à la dernière place de son groupe.
La "Roja" est la première championne du monde en titre à être éliminée avant même le troisième et dernier match de poule.
Avec AFP
"L'Espagne est une nouvelle fois tombée en offrant une très triste image, après avoir été dominée par une sélection chilienne, qui s'est à peine forcée. Vargas et Aranguiz [les auteurs des deux buts chiliens] durant la première mi-temps ont montré les carences d'une sélection qui demande à cor et à cris une relève des générations", soulignait
le journal sportif "Marca", qui évoquait le "triste adieu de la championne du monde".
Même son de cloche pour
le quotidien "AS". "L'Espagne est restée sans réaction et devient la première équipe éliminée. Vargas et Aranguiz ont marqué de leur signature le drame espagnol. Le débat s'ouvre sur la fin d'un cycle et la succession", analyse le journal.
De son côté, le quotidien
"El Mundo" évoque un "échec mondial" et explique qu'il convient "de parler du déclin de la sélection mais pas du football espagnol".
"La sélection de Del Bosque a perdu l'occasion qu'elle avait de rester vivante au Mondial [la Roja devait impérativement éviter de perdre contre les Chiliens, NDLR], en chutant avec fracas face au Chili, qui s'est montré toujours très supérieur", regrette pour sa part "El Pais".
Toutefois le quotidien de référence évite de brûler ses anciennes idoles qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire de la sélection espagnole. "Vous êtes irremplaçables et personne n'ose dire le contraire. Maintenant, vous êtes éternels parmi nous. Merci, les gars", indique
un éditorial intitulé "Nous n'avons pas gagné, mais n’oublions pas".
Même "Marca", au milieu d’un flot de critiques, a tenu à préciser qu’il s’agissait d’un "épilogue douloureux", qui met un point final "à un cycle merveilleux". Pour le journal sportif, "l'Espagne ne méritait pas un dénouement pareil, mais c'est le football. Du ciel, ils ont chuté en enfer".
La Roja jouera pour l'honneur, lundi prochain, face à l'Australie, avant de rentrer au pays par la petite porte.