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"Samba triste"

Presse française, Jeudi 12 juin 2014. Au menu de cette revue de presse, l’ouverture de la Coupe du monde de football au Brésil, dans un climat social tendu.

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La presse française revient largement ce matin sur  l’ouverture de la Coupe du monde, qui débute ce soir avec le match Brésil/Croatie.
Pour les inconditionnels du ballon rond, l’heure est à la «fête» - une liesse annoncée à la Une de la Croix, qui rappelle «l’immense popularité» de ce sport qui «se pratique avec la même passion sous toutes les latitudes»: «le football fait vibrer trop de personnes pour que l’on se désintéresse totalement de l’événement».
Des favelas de Rio aux foyers français, la planète s’apprête à vivre jusqu’au 13 juillet au rythme du football. Ce Mondial s’annonce «très chaud!», s’exclame le Parisien, qui rappelle que la compétition «s’ouvre dans un climat social très tendu».
Ouvriers morts sur les chantiers, stades trop chers, coûts d’organisation exorbitants dans un pays où les inégalités explosent: Libération évoque une «samba triste», un titre que le journal emprunte à une ballade du chanteur brésilien  Baden Powell. «La fièvre du football éclipsera-t-elle la fièvre sociale?» s’interroge Libé, qui espère que «l’enthousiasme de la planète entière et d’un peuple brésilien qui voue toujours un culte au football emportera les images de crise qui secouent le pays».
 «Passion, rébellion, communion», l’Humanité raconte comment au Brésil, «tout revient vers le ballon», en racontant la belle histoire du club mythique de Sao Paulo, le club du Corinthians emmené par le non moins mythique Socrates, disparu en 2011. Lui et son équipe s’étaient illustrés en 1982, alors que le Brésil était encore une dictature, en portant des maillots appelant leurs compatriotes à aller voter pour l’élection du gouverneur de Sao Paulo, la première élection démocratique depuis le coup d’Etat de 1964, puis en entrant sur la pelouse, quelques mois plus tard, en portant cette banderole: «Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie». L’équipe devint le symbole d’un mouvement démocratique qui prit de l’ampleur, et finit par emporter la dictature en 1985.
Brésil, football et ébullition sociale, l’occasion, peut-être, de bousculer un certain nombre d’idées reçues. Interrogé par le Figaro, le sociologue Michel Maffesoli expique que les conflits sociaux qui agitent le pays témoignent aussi «d’une forme de vitalisme culturel»: «Ils sont le signe, dit-il, d’une crise de croissance plus que celui de la décomposition amorphe que l’on peut voir dans nos pays européens».
Pour l’écrivain Sébastien Lapaque, il faut en finir avec le cliché du «football, religion brésilienne». Selon lui, une grande partie des classes moyennes et supérieures est «exaspérée» de voir le pouvoir se livrer à «une politique populiste des jeux». «Une grande partie de la population a beau aimer le football, écrit-il, un certain état de maturité politique fait aujourd’hui des Brésiliens un peuple libre qui ne supporte pas qu’on offense sa dignité». A lire aussi dans le Figaro.
Les Brésiliens célèbrent aussi aujourd’hui la fête des amoureux. Slate nous apprend que les amoureux ne sont pas célébrés au Brésil sous le patronage de Saint-Valentin, le 14 février, mais sous celui de Saint-Antoine de Padoue, aujourd’hui.
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