Devant l'avancée fulgurante des djihadistes sunnites de l'EIIL qui ont pris plusieurs villes du nord du pays, Washington affirme "se tenir prêt" à venir en aide à l'Irak. Quelles options envisage Washington ? Éléments de réponse.
Officiellement, Bagdad n'a pas formulé de requête à l'administration américaine pour l'aider à contrer l'offensive des djihadistes sunnites de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Officieusement, le gouvernement irakien, impuissant et miné par des clivages confessionnels, a fait savoir à Washington qu'il était ouvert à l'idée de frappes aériennes américaines, avancent plusieurs médias.
Qu'en est-il exactement du plan d'action de l'administration du président Obama en Irak ? La diplomatie américaine s'est défendue d'avoir été prise par surprise, affirmant avoir exprimé depuis des mois des "inquiétudes" à propos de la "menace terroriste", que pose l'EIIL pour toute la région.
En conséquence, Washington "se tient prêt" à venir en aide à Bagdad face à "l'agression" de l'EIIL, a déclaré, mercredi 11 juin, la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki, annonçant "une augmentation de l'assistance" américaine.
Pas de troupes américaines au sol
Pour l'instant, plusieurs options sont à l'étude, selon le "Wall Street Journal", qui cite un haut responsable américain. Toujours selon cette même source, Bagdad aurait proposé aux États-unis de mener des frappes, soit avec des drones ou avec des avions de combat. En revanche, les États-Unis "n'envisagent" de renvoyer des troupes au sol en Irak, affirme la Maison Blanche, après le départ le 31 décembre 2011 du dernier soldat américain, au terme d'un très lourd engagement militaire du pays pendant huit ans.
En 2011, Bagdad et Washington n'étaient pas parvenus à s'entendre sur le maintien d'un contingent américain en Irak et beaucoup s'étaient alors alarmés d'une nouvelle poussée de violences une fois les Américains partis. Les États-Unis ont par la suite englouti des dizaines de milliards de dollars pour former et équiper les forces armées irakiennes, celles-là mêmes qui ont visiblement fui devant les djihadistes.
Les États-Unis ont également vendu pour 14 milliards de dollars d'équipements militaires à l'armée irakienne, notamment des missiles antichars, des hélicoptères d'attaque Apache et des chasseurs-bombardiers F-16, qui doivent encore être livrés.
Une intervention semble donc exclue. Mais alors que le Parlement, qui se réunit jeudi, s'apprête à décréter "l'état d'urgence", la solution viendra peut-être du Conseil de sécurité des Nations unies, qui doit se réunir à huis-clos à partir de 11h30 (15h30 GMT) pour discuter de la situation en Irak. L'envoyé spécial de l'ONU en Irak, Nickolay Mladenov, y interviendra par vidéo-conférence.
Avec AFP