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Madrid investit 11 milliards d'euros dans les travaux publics

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé que son pays allait dépenser 1,1 % de son PIB, 11 milliards d'euros, essentiellement en travaux publics au lendemain de la proposition du plan de relance européen.

(AFP) - Le gouvernement espagnol a annoncé jeudi qu'il versait son écot au plan de relance économique proposé par l'UE, en mettant sur la table 11 milliards d'euros, soit environ 1,1% de son PIB, pour tenter de créer 300.000 emplois à travers essentiellement des travaux publics.

"Le gouvernement va approuver demain (vendredi) un décret-loi avec une dotation de 11 milliards d'euros pour investir dans les travaux publics, dans les équipements publics (...) avec lequel nous espérons obtenir la création de 300.000 postes de travail l'année prochaine", a déclaré devant les députés le chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez Zapatero.

"Face à la possible première récession globale depuis la IIe Guerre mondiale, l'Espagne doit faire plus et peut faire plus", a déclaré M. Zapatero.

Il s'exprimait au lendemain de la proposition par l'Union européenne d'un plan de relance global de 200 milliards d'euros (1,5% du PIB européen), et a placé son plan sous la bannière de la Commission.

Sur ces 11 milliards, huit seront utilisés, conjointement avec les municipalités, pour relancer les bétonneuses, en panne depuis le début de l'année 2008 à cause du brutal retournement du marché immobilier espagnol.

Le taux de chômage espagnol est en rapide progression depuis l'été 2007, en grande partie à cause des légions d'ouvriers du bâtiment jeté sur le carreau par l'éclatement de la bulle immobilière.

Environ 800 millions seront consacrés à un autre secteur important en Espagne: l'automobile, frappé par l'effondrement du marché espagnol (-40% d'immatriculations en octobre) et européen en général.

Le secteur, qui exporte 80% de sa production et pèse un peu moins de 10% du PIB national, a demandé des mesures de soutien, et plusieurs usines ont annoncé des réductions d'activité, frappant des milliers d'ouvriers.

Le gouvernement présentera en janvier un "plan intégral" pour l'automobile avec pour "objectif à court terme d'éviter la destruction d'emplois et à long terme de garantir la compétitivité du secteur", a déclaré M. Zapatero.

Le reste des fonds sera employé pour la réhabilitation des casernes de la garde civile et des commissariats de police, le tourisme social, la recherche et développement, etc.

Ces 11 milliards d'euros viennent s'ajouter aux quelques 16 milliards que le gouvernement a injectés en 2008 dans l'économie, essentiellement sous forme de réductions d'impôts, pour tenter de relancer la machine.

L'économie espagnole, après avoir été l'une des plus dynamiques de la zone euro (3,7% de croissance en 2007), est désormais au bord de la récession avec un taux de chômage en rapide progression (11,3%).

"Il est temps de montrer notre détermination, d'avoir confiance dans ce que représente l'action des gouvernements, le secteur public, l'investissement public, et la cohésion sociale", a déclaré M. Zapatero.

Le leader de l'opposition de droite (PP), Mariano Rajoy, tout en critiquant un "énième" plan qui va creuser les déficits publics, a déclaré qu'il allait étudier les mesures et les appuyer "si elles sont utiles".

M. Zapatero a estimé que l'Espagne pouvait se permettre ces dépenses en raison des marges de manoeuvres dégagées ces dernières années de croissance.

L'Espagne est parvenue à dégager des excédents publics (2,2% du PIB en 2007), et a réduit sa dette publique à un peu moins de 40% du PIB, soit nettement moins que de nombreux pays européens.

"Notre pays fait face à la période de récession avec un certain confort des finances", a déclaré M. Zapatero.

Il a prévenu que l'Espagne allait certainement profiter de la "flexibilité" offerte par le pacte de stabilité européen pour dépasser la limite des déficits publics de 3% du PIB qu'il impose.