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Favori pour le poste de président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker dit ne pas avoir de craintes pour sa nomination en dépit des réticences du britannique David Cameron et du président François Hollande, d'après la presse allemande.
Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker s'est dit "confiant d'être élu prochain président de la Commission européenne d'ici mi-juillet" dans un entretien au journal allemand "Bild" dont des extraits ont été rendus publics dimanche 1er juin. Même si, selon le journal, Paris se met maintenant en travers de son projet.
"Au sein du Conseil européen, une large majorité de chefs d'Etat et de gouvernement chrétiens-démocrates et socialistes me soutiennent", a dit Jean-Claude Junker, selon un extrait de l'interview diffusé par le "Bild" avant la parution.
Il a promis de "rallier les autres" dans les trois à quatre semaines à venir. "L'Europe ne doit pas se laisser mettre sous pression", selon l'ex-président de l'Eurogroupe, candidat désigné des conservateurs lors de la campagne aux élections européennes.
Le Parti populaire européen (PPE) est arrivé en tête des élections européennes, avec 213 sièges sur 751. Son candidat, le conservateur Jean-Claude Juncker, a donc revendiqué le poste aussitôt les résultats connus, au soir du 25 mai. Mais il doit d’abord obtenir une double majorité : celle des chefs d'Etat et de gouvernement et au minimum 376 voix au Parlement.
Londres menace d'un référendum
Or Juncker se heurte à l'hostilité de plusieurs dirigeants : le Premier ministre britannique David Cameron mais aussi, selon plusieurs sources européennes, des membres du PPE comme le Hongrois Viktor Orban, le Suédois Fredrik Reinfeldt ou le Finlandais Jyrki Katainen, dont le nom est par ailleurs cité pour le poste.
Après le "séisme" europhobe des élections européennes, ils estiment que Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg pendant 19 ans, est un homme du passé et n'est pas le mieux placé pour incarner les changements nécessaires.
Le Premier ministre britannique David Cameron a même menacé ses partenaires européens d'une sortie de son pays de l'UE si le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker devenait président de la Commission européenne, rapporte dans sa dernière édition l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel".
Citant "des sources proches des participants" au sommet qui a réuni mardi dernier à Bruxelles les chefs d'État et de gouvernement européens, le magazine rapporte que David Cameron aurait déclaré, entre autres à la chancelière allemande Angela Merkel, que le choix de Juncker "déstabiliserait à ce point son gouvernement qu'un référendum sur la sortie de l'UE devrait être avancé" et se solderait très certainement par un refus de rester dans l'Union.
"Une figure des années 80 ne peut pas résoudre les problèmes des cinq prochaines années", aurait déclaré David Cameron à propos de Jean-Claude Juncker, selon le magazine, qui a diffusé samedi des extraits de son article.
Paris rejoindrait le camp de l’opposition à Juncker
Aux réticences de Londres, Stockholm, Budapest à voir Jean-Claude Juncker devenir le nouveau président de la Commission, s’ajoutent maintenant celles du gouvernement français, selon le "Bild". Paris voudrait installer un Français à la tête de la Commission, écrit le journal, qui ne cite pas ses sources.
Le président François Hollande a fait savoir cette semaine à la chancelière Angela Merkel qu'il avait besoin d'un "signal" en direction de ses électeurs, après le succès du Front national au scrutin de dimanche dernier, écrit le "Bild". "Il a fait pression pour un programme d'investissement de grande ampleur et a mis sur la table (le nom de) son ancien ministre des Finances Pierre Moscovici", poursuit le tabloïd.
Les Allemands sont au contraire favorables à Jean-Claude Juncker, selon un sondage effectué pour le "Bild" auprès de 500 personnes cette semaine. 43 % d'entre eux étaient favorables à sa nomination, 34% contre. Après quelques jours de flou, Angela Merkel s'est prononcée vendredi en faveur de M. Juncker.
Avec AFP, Reuters
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