
Le tout nouveau maire de Kiev, Vitali Klitschko, a la délicate mission de ramener la capitale ukrainienne à la normale. Pour l'ancien boxeur, la contestation place Maïdan n’a plus de raison d'exister. Reportage.
Élu le 25 mai à la tête de la ville de Kiev, l’ex-boxeur Vitali Klitschko n’a guère eu le temps de savourer sa victoire. "Nous demandons au maire qu'ils nous rendent nos enfants, sains et saufs, et pas dans des cercueils !", lance une habitante de Kiev, dont le fils est mobilisé dans l’Est. "Nous ne voulons pas qu'ils deviennent de la chair à canon", poursuit-elle, à l’entrée du Parlement, lors de la première sortie officielle de Klitschko.
L'ancien leader de la contestation place Maïdan fait face, en silence, aux revendications des habitants. "Il faut que vous vous occupiez de toutes ces banques qui refusent de nous rendre l'argent que nous avons placé", lui adresse une autre habitante.
Pour Klitschko, qui dispose également d’un poste de député, la priorité est de ranger définitivement les barricades, et de retrouver rapidement une vie normale en Ukraine.
"Klitschko se prend pour qui pour disperser le Maïdan ?"
"Le Maïdan a rempli ces fonctions, grâce à lui aujourd'hui nous avons un nouveau pouvoir et un nouveau président", déclare-t-il, au micro de France 24. Un discours de satisfaction qui déçoit parmi les activistes toujours présents sur la place. Pour ces derniers, la contestation est loin d’être finie et le système doit être réformé
"Nous avons élu Klitschko, nous l'aimons et nous le respectons, mais sa décision, ce n'est pas possible. Il se prend pour qui pour disperser le Maïdan ?", exulte l’un des militants. "Le Maïdan vivra au moins jusqu’aux élections législatives."