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À peine les résultats des élections au Parlement connus, les citoyens européens doivent se préparer à un autre processus électoral dont l’issue s’annonce tout aussi incertaine : l’élection du président de la Commission.

Depuis le traité de Lisbonne de 2009, la désignation du président de la Commission européenne reste certes la prérogative des chefs des États membres qui entameront les négociations lors d’un dîner à Bruxelles mardi 27 mai. Mais pour la première fois, ils devront, en théorie, prendre en compte les résultats des élections européennes pour faire leur choix.

La victoire, dimanche soir, dans les urnes du Parti populaire européen (PPE, centre droit) avec 211 sièges devrait placer son candidat, Jean-Claude Juncker, en bonne position pour remporter la majorité qualifiée auprès des chefs d’État-membres.

Une candidature approuvée par le Parlement mi-juillet

En pratique, cela signifie que sa nomination devra être approuvée par le nouveau Parlement par un vote prévu mi-juillet. Alors seulement pourra débuter le processus de désignation de la nouvelle Commission qui prendra ses fonctions au mois de novembre.

Mais l'accession au Parlement de quelque 129 députés susceptibles de constituer un "bloc" eurosceptique pourrait rendre cet arrangement caduque et pousser les nouveaux parlementaires à rechercher une solution de compromis.

Avec un taux de participation de 43,11% à l’échelle européenne, la perspective de peser directement sur le choix du président de la Commission n’a visiblement pas incité les électeurs à aller voter en plus grand nombre.

Pourtant, pour tenter de motiver les électeurs, les principaux partis avaient incité leur favori à débattre publiquement à plusieurs reprises. Il s’agit de Jean-Claude Juncker, l’ancien Premier ministre luxembourgeois et ancien Président de l'Eurogroupe (Parti populaire européen) ; Martin Schulz, l’actuel Président du Parlement européen ; Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et actuel président du groupe libéral au Parlement européen (Libéraux et Démocrates) ; le Français José Bové et l'Allemande Ska Keller (Verts) ; Alexis Tsipras, président du parti grec Syriza (Gauche européenne).

"Les négociations pourraient durer des semaines"

François Hollande a déjà annoncé qu’il se plierait au verdict des urnes. Cependant, d’autres dirigeants, à commencer par l'Allemande Angela Merkel et le Britannique David Cameron, ont laissé clairement entendre qu’ils ne se sentaient pas tenus par cette logique parlementaire et pourrait préférer la désignation d’un candidat extérieur.

D’après le site d’actualités européennes EurActiv, le nom de la française Christine Lagarde, actuelle présidente du FMI, revenait avec insistance dans les cercles bruxellois ces dernières semaines.

Mais le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a rappelé que même si il disposait "d'une majorité au Parlement européen", le candidat aurait également besoin d'une "large majorité au Conseil". Les négociations pourraient durer "des semaines", a-t-il prévenu.

Avec AFP