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À Bethléem, le pape François prône le "courage de la paix"

Le pape François a appelé, dimanche, à mettre "fin à une situation toujours plus inacceptable" dans le conflit israélo-palestinien. Le souverain pontife parlait depuis Bethléem, en Cisjordanie, première étape de son pèlerinage en Terre sainte.

Depuis Bethléem, en Cisjordanie, le pape François a affirmé, dimanche 25 mai, qu’il était "temps de mettre fin à une situation qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous", dans le conflit entre Israël et les Palestiniens.

"Le courage de la paix s'appuie sur la reconnaissance de la part de tous du droit de deux États à exister et jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues", a ajouté le souverain pontife, sur le sol de l'État de Palestine reconnu par le Vatican.

À la fin de la messe célébrée dans la ville considérée par les chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus, le chef de l'église catholique a également invité Mahmoud Abbas et Shimon Peres à venir prier au Vatican pour la paix avec lui. "En ce lieu (de Bethléem), où est né le Prince de la paix, je désire adresser une invitation à vous, monsieur le président Mahmoud Abbas, et à monsieur le président Shimon Peres, pour faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix", a-t-il dit, juste avant la prière à la Vierge du "Regina Coeli". Ce message du pape n'avait pas été communiqué à la presse à l'avance.

Prière devant le mur de séparation

Face au pape François, le président palestinien a accusé Israël de "tenter de chasser les Palestiniens, chrétiens et musulmans", de Jérusalem-Est occupé et annexé. "Nous avons informé Sa Sainteté de l'action systématique d'Israël pour changer l'identité et le caractère de Jérusalem-Est et asphyxier sa population palestinienne, chrétienne et musulmane, afin de la chasser", a déclaré dimanche Mahmoud Abbas lors d'une conférence de presse commune avec le pape à Bethléem.

Le souverain pontife a ensuite fait un arrêt imprévu devant le mur construit par les autorités israéliennes pour séparer la Cisjordanie de l'État hébreu. Le pape François a prié quelques minutes face au haut mur de béton, un geste plébiscité par de nombreux Palestiniens, notamment sur les réseaux sociaux.

Puis il a rejoint la place de la Mangeoire, devant la basilique de la Nativité, où il a célébré une messe pour 9 603 privilégiés qui avaient reçu des invitations.

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Selon le Vatican, le souverain pontife devrait aussi appeler, au cours de son voyage, à la reconnaissance du "caractère sacré et universel" de la ville de Jérusalem ainsi que de son "héritage culturel et religieux" qui en font un "lieu de pèlerinage pour les fidèles des trois religions monothéistes", soit 3 milliards de croyants.

Prochaines étapes : Tel Aviv et Jérusalem

Le chef de l'Église catholique repartira en hélicoptère dimanche après-midi pour l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv où il sera officiellement accueilli par le président israélien Shimon Peres. "Nous l'accueillons en homme de paix", a affirmé Shimon Peres, dans un entretien publié, samedi 24 mai, par le quotidien français "Le Figaro".

Il se rendra ensuite à Jérusalem pour le point culminant - du point de vue religieux - de son pèlerinage œcuménique. Le pape François y rencontrera le patriarche de Constantinople, Bartholomée, chef spirituel de l'Eglise orthodoxe dans le monde.

Les deux hommes feront également une prière commune avec les chefs des Eglises chrétiennes d'Orient dans la basilique du Saint-Sépulcre, le site de la crucifixion et de la résurrection de Jésus, selon la tradition. Relancer l'élan œcuménique entre des Églises chrétiennes très divisées, ainsi que le dialogue inter-religieux, font partie des objectifs du pontificat de François.

En Israël, la visite de ce pape rétif au protocole, qui a refusé une "papamobile" blindée, donne des sueurs froides à la sécurité. La police israélienne a ainsi mobilisé des milliers d'agents pour un dispositif baptisé "Opération soutane blanche", et pris des mesures d'éloignement à l'encontre d'une quinzaine d'activistes d'extrême droite soupçonnés de vouloir "provoquer des troubles" durant le séjour du pape.

Les forces de sécurité israéliennes ont annoncé avoir arrêté dans la nuit de samedi à dimanche 26 membres de cette mouvance, qui manifestaient contre la visite du pape François sur le mont Sion à Jérusalem, où il doit célébrer une messe lundi.

Avec AFP