![Inondations en Bosnie : un nouveau danger, les mines antipersonnel Inondations en Bosnie : un nouveau danger, les mines antipersonnel](/data/posts/2022/07/19/1658220411_Inondations-en-Bosnie-un-nouveau-danger-les-mines-antipersonnel.jpg)
Les inondations dévastatrices qui frappent la Bosnie ont charrié des mines antipersonnel datant du conflit interethnique des années 1990. Un danger de plus pour la population, mise en garde par les autorités.
Un drame s’ajoute au drame en Bosnie, qui subit depuis quelques jours, à l’instar de ses voisins, des inondations historiques dont le bilan s’élève à plus de 40 morts. En effet, les glissements de terrain et les cours d’eau ont fait remonter à la surface et charrié des mines antipersonnel datant de la guerre interethnique (1992-1995).
Un danger de plus pour les populations sinistrées, puisque en plus de la dissémination des engins explosifs, les panneaux d'avertissement signalant les zones où il y avait des champs de mines, minutieusement installés par les services de déminage depuis deux décennies, ont également été emportés par les eaux.
Le Centre pour le déminage de Bosnie-Herzegovine (BHMAC) a précisé, dans un communiqué publié le 19 mai sur son site, qu’aucun incident lié à des charges explosives n’a été enregistré depuis le début de la catastrophe naturelle. Toutefois, cet organisme, qui a dépêché ses experts dans les zones sinistrées, se montre alarmiste.
Et pour cause, selon le BHMAC, ce sont précisément les zones qui contiennent le plus de mines antipersonnel qui ont été touchées par les inondations (les villes deDoboj et Maglaj dans le nord de la Bosnie, ainsi que les cantons de Una-Sana et de Bosanska Posavina).
Mêmes les bassins des rivières Bosna, Spreca, Usora et Krivaja, sont potentiellement dangereux, l’organisme suspectant que des mines s’y soient logées à la faveur des glissements de terrains.
Plus de 100 000 mines disséminées dans le pays
"Les citoyens doivent être très prudents lorsqu'ils commenceront à déblayer les jardins entourant leurs maisons ou leurs champs car la boue que les flots ont amoncelé peut cacher des mines ou d'autres engins explosif", a expliqué à l'AFP Sasa Obradovic, responsable de l'Agence nationale bosnienne chargée du déminage.
Pendant le conflit en Bosnie (1992-95) les mines antipersonel ont été massivement utilisées pour fortifier des positions ou renforcer des lignes de défense. En 1997, soit deux ans après la fin de la guerre, le pays comptait plus de 30 000 zones minées, truffées de quelque 750 000 mines qui avaient été notamment placées le long des nombreuses rivières devenues, à la faveur du conflit, des lignes de démarcation entre les belligérants.
Aujourd’hui, malgré les efforts des services de déminage, il reste près de 120 000 mines dans le pays, menaçant la sécurité de près de 540 000 habitants sur une zone de 1200 km2 représentant 2,4 % du territoire.
D'après les statistiques du BHMAC, un peu plus de 600 personnes ont perdu la vie à cause des mines en Bosnie depuis la fin de la guerre et plus de 1 000 blessés ont été répertoriés. Depuis le début de cette année, six explosions d’engins piégés ont entraîné la mort de quatre personnes.
Avec AFP
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