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Affrontements meurtriers entre groupes armés à Benghazi

Au moins 43 personnes ont été tuées et près de 100 autres blessées vendredi, à Benghazi, dans de violents affrontements entre les forces fidèles à un général libyen à la retraite et des milices islamistes.

De violents affrontements entre des milices islamistes et un groupe paramilitaire ont fait au moins 43 morts et près de 100 blessés vendredi 16 mai à Benghazi, dans l'Est libyen.

Des unités de l'aviation libyenne loyales à Khalifa Haftar, un général à la retraite, ont bombardé dans la matinée de vendredi des positions de groupes d'ex-rebelles islamistes à Benghazi, selon l'armée.

Le chef d'état-major de l'armée libyenne, Abdessalem Jadallah, a toutefois démenti toute implication de l'armée régulière dans ces affrontements. Dans une déclaration à la télévision nationale, M. Jadallah a appelé "l'armée et les révolutionnaires à s'opposer à tout groupe qui tente de contrôler Benghazi par la force des armes".

"Purger" Benghazi des "groupes terroristes"

Khalifa Haftar, un ancien commandant de la rébellion ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a pour sa part évoqué une opération destinée à "purger" Benghazi des "groupes terroristes" sous le nom de "dignité", selon un porte-parole de la force qu'il conduit et qui se fait appeler "l'armée nationale". "C'est une opération de l'armée contre les groupes terroristes", a assuré ce porte-parole, Mohamed al-Hijazi, un ancien officier de l'armée régulière.

Le chef du gouvernement intérimaire, Abdallah Al-Theni, a qualifié la force de Haftar de "groupe hors-la-loi", lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a appelé les ex-rebelles et les habitants de Benghazi à la retenue, affirmant que l'armée libyenne "contrôlait la situation sur le terrain".

Un calme précaire régnait dans la soirée à Benghazi, selon un journaliste de l'AFP, tandis que des témoins ont indiqué que les forces de Haftar s'étaient retirées vers la région de Sidi Fradj, au sud de la ville.

En raison de la détérioration de la sécurité, le trafic aérien a été suspendu à Benghazi durant la journée. Dans la soirée, une source aéroportuaire a annoncé la fermeture de l'aéroport, durant 24 heures, pour "des raisons de sécurité".

"Menace réelle et imminente"

Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, Benghazi est le théâtre d'attaques et d'assassinats quasi-quotidiens contre l'armée et la police. Non revendiqués, ils sont attribués aux nombreux groupes islamistes lourdement armés dans la région.

En mars, le gouvernement intérimaire a reconnu pour la première fois l'existence de "groupes terroristes", en particulier à Benghazi et à Derna, à 280 km plus à l'est.

Aucune mesure concrète n'a été toutefois constatée depuis et les autorités de transition, incapables pour l'instant de former une police et une armée professionnelles, peinent toujours à contrôler les milices d'ex-rebelles.

Dans ce contexte et après de nombreux enlèvements et attaques ayant visé des représentations diplomatiques en Libye, l'Algérie a annoncé vendredi la fermeture de son ambassade à Tripoli, évoquant une "menace réelle et imminente" sur ses diplomates.

Avec AFP

Tags: Libye, Benghazi, Armée,