Le nationaliste hindou Narendra Modi est assuré de devenir le futur Premier ministre de l'Inde au vu des premiers résultats des élections législatives. Le parti du Congrès, au pouvoir depuis dix ans, a reconnu sa défaite.
Ce serait une première en Inde depuis 30 ans. Selon les premiers résultats et les projections des télévisions sur les élections législatives, le Bharatiya Janata Party (BJP) du nationaliste Narendra Modi remporterait seul la majorité absolue au Parlement. Une victoire écrasante qui vient ouvrir une "nouvelle ère" après dix ans de pouvoir du parti du Congrès, qui a reconnu sa défaite vendredi.
À lire sur FRANCE 24 : Narendra Modi, l’Iznogoud indien qui veut "être Singh à la place de Singh"
L'alliance conduite par le parti Bharatiya Janata (BJP) est en tête dans 335 circonscriptions sur les 543 que compte la "Chambre du peuple" (Lok Sabha). Sans ses alliés, le BJP est déjà crédité de 278 sièges, alors que la majorité nécessaire
pour former un gouvernement est de 272 sièges. Ces projections dépassent toutes les prévisions des sondeurs et les distributions de confiseries et lancers de pétard se multipliaient dans les locaux du BJP à travers tout le pays.
"C'est le début du changement, la révolution d'un peuple et le début d'une nouvelle ère", a déclaré à l'AFP un dirigeant du BJP, Prakash Javadekar, depuis le siège du parti à New Delhi.
Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a appelé vendredi son adversaire Narendra Modi pour le féliciter de sa victoire. Le parti du Congrès, au pouvoir depuis dix ans est peu habitué à siéger dans l'opposition depuis l'indépendance.
"Nous acceptons la défaite. Nous sommes prêts à siéger dans les rangs de l'opposition", a dit le porte-parole et dirigeant du parti, Rajeev Shukla, devant les journalistes au siège du parti. "Modi a promis monts et merveilles à la population. Les gens ont acheté ce rêve", a-t-il ajouté.
La victoire d'un homme, Narendra Modi
Fils d'un vendeur de thé, Narendra Modi, 63 ans, a monopolisé la campagne électorale avec comme message principal la promesse d'incarner un pouvoir fort à même de relancer l'économie indienne.
Il est également le premier candidat déclaré au poste de chef du gouvernement à briguer les suffrages des électeurs de Varanasi ou Bénarès, ville sainte des hindous. Son choix a été largement interprété comme la volonté de renforcer son emprise sur les nationalistes hindous, pour lesquels l'Inde est avant tout un pays hindou.
Les attentes sont fortes au sein de la population indienne après cette campagne centrée sur la personnalité du candidat du BJP et son bilan économique dans l'État du Gujarat, qu'il dirige depuis 2001.
Pour leur part, les grands industriels du pays soutiennent le dirigeant du BJP en raison du bon accueil reçu par les entreprises sur ses terres du Gujarat, tandis que son ascension sociale a convaincu une partie de la population qu'il pourrait incarner un pouvoir fort et efficace.
Au-delà des nationalistes hindous, il a aussi rallié une partie des plus pauvres qui votaient traditionnellement pour le Congrès et ses programmes sociaux.
Avec AFP