Réélu pour un quatrième mandat, le président algérien Bouteflika refuse que son successeur brigue plus de deux mandats. Il s'apprête à amender 47 articles de la Constitution algérienne, qui renforceront notamment le rôle du Premier ministre.
Conformément à ses engagements lors de sa campagne présidentielle, Abdelaziz Bouteflika a proposé, jeudi 15 mai, d'amender 47 articles de la Constitution algérienne. Le chef d'État, tout juste réélu pour la quatrième fois, entend notamment limiter à deux le nombre de mandats présidentiels de ses successeurs et renforcer les pouvoirs du Premier ministre.
"Le chantier de révision [...] ne fait l'objet d'aucune limite préalable, hormis celles relatives aux constantes nationales, ainsi qu'aux valeurs et principes de notre société",
affirme la présidence de la République dans un communiqué.
Parmi les autres propositions figurent la levée de contrôles sur les médias et la possibilité pour les parlementaires d'interroger plus fréquemment les représentants du gouvernement.
L'opposition hostile à ces réformes
À l'issue de la concertation, les propositions devraient être soumises à l'examen d'un comité constitutionnel et probablement ensuite à référendum pour leur validation définitive.
Qu'ils soient laiques ou islamiques, les responsables de l'opposition n'ont pas accueilli ces réformes favorablement. Ils ont d'ailleurs décliné l'invitation du chef de l'État à venir débattre en juin, estimant qu'il s'agit davantage pour le pouvoir de les récupérer que d'engager de vraies réformes.
Aux yeux des opposants, la scène politique algérienne est verrouillée par le Front de libération nationale (FLN), le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1962, et par l'armée, qui résistent à tout changement d'envergure. La limite des deux mandats consécutifs avait été supprimée par les alliés de Bouteflika en 2009 pour permettre au président sortant de briguer un troisième mandat consécutif.
La mauvaise santé du chef de l'État, qui a été victime il y a un an d'un accident vasculaire cérébral, renforce les interrogations sur sa succession à la tête de l'Agérie.
Avec Reuters