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Un rapport met en cause l'équipage dans le crash du vol Rio-Paris

Quatre ans après le crash du vol Rio-Paris d'Air France, le rapport de contre-expertise a estimé, mardi, que "l'accident aurait pu être évité, et ceci par quelques actions appropriées de l'équipage". La compagnie aérienne est aussi mise en cause.

Les cinq experts chargés de la contre-expertise ont livré, mardi 13 mai, leurs conclusions concernant le crash du vol Rio-Paris : "l'accident est dû à la perte de contrôle de l'avion suite à la réaction inappropriée de l'équipage après la perte momentanée des indications de vitesse", ont-ils indiqué, dressant une liste de 14 facteurs contributifs, par ordre d'importance.

Ils pointent d'abord du doigt la responsabilité de l'équipage, en évoquant "l'absence d'analyse structurée de la panne présente", "la non-compréhension de la situation" et "la répartition des tâches dans le cockpit qui n'a pas été appliquée de manière rigoureuse". "L'accident aurait pu être évité, et ceci par quelques actions appropriées de l'équipage", ajoutent-ils. 

Air France en cause

Les experts mettent également en cause la compagnie aérienne, en déplorant une "absence de directives claires de la part d'Air France malgré plusieurs cas analogues faisant suite à des givrages des sondes Pitot et donc un retour d'expérience insuffisant". Ils pointent par ailleurs "l'insuffisance de la formation des pilotes dans l'application de la procédure "IAS douteuses'", requise lors du givrage des sondes et sur le comportement de l'avion lors de la perte des indications de vitesse.

Cette contre-expertise, datée du 30 avril, avait été ordonnée un an plus tôt par les juges Sylvia Zimmermann et Sabine Kheris, après une première expertise qui avait été présentée en juillet 2012 aux familles des victimes. Dans cette enquête, Air France et Airbus sont mis en examen depuis 2011 pour homicides involontaires.

Contacté par l'AFP, un des avocats des proches des victimes, Me Yassine Bouzrou, a jugé le rapport "plein de contradictions et d'imprécisions". "Les experts se contentent de blâmer les pilotes tout en éludant la question centrale des défaillances techniques", a-t-il réagi.

Le crash de l'Airbus A330 d'Air France, qui s'était abîmé le 1er juin 2009 dans l'océan Atlantique au large du Brésil, avait coûté la vie aux 228 passagers et membres d'équipage.

Avec AFP