
Les États-Unis ont annoncé lundi soir avoir envoyé des avions de surveillance au Nigeria et transmis des images satellites aux autorités locales pour aider à localiser les plus de 200 lycéennes enlevées et détenues par Boko Haram.
Des avions américains survolent actuellement le Nigeria pour tenter de localiser les plus de 200 adolescentes enlevées mi-avril par le groupe islamiste armé Boko Haram, a révélé lundi 12 mai un responsable de l’administration Obama. "Nous avons partagé des images de satellites commerciaux avec les Nigérians et nous effectuons des vols, avec pilotes, d'espionnage, de surveillance et de reconnaissance au-dessus du Nigeria, avec la permission du gouvernement", a précisé ce responsable américain.
Les États-Unis ont également dépêché des experts civils et militaires pour aider aux recherches des lycéennes enlevées pour la plupart le 14 avril, a indiqué la porte-parole du département d’État. Le groupe est composé de "cinq responsables du département d'État (...) et dix conseillers du département de la Défense qui étaient déjà au Nigeria" et qui ont reçu de nouveaux ordres de mission, a expliqué le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney. En outre, sept autres conseillers issus du commandement "Afrique" du Pentagone (Africom) ont été envoyés, ainsi que "quatre responsables du FBI (police fédérale américaine, NDLR) spécialisés dans la récupération, les négociations et les mesures de prévention d'autres enlèvements", a ajouté Jay Carney lors de son point de presse quotidien.
Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a déclaré lundi dans un enregistrement vidéo qu’il ne libérerait les adolescentes qu’en échange de prisonniers de la secte islamiste détenus dans les prisons nigérianes. Cette demande a été fermement rejetée par le gouvernement d'Abuja. Le département d'État américain a rappelé à cette occasion que les États-Unis "déniaient aux kidnappeurs le droit de tirer bénéfice de leurs actes criminels, y compris (en accordant) des rançons ou des concessions".
Un sommet international samedi à Paris
Dimanche soir, le président français François Hollande a proposé la tenue d’un sommet sur la sécurité au Nigeria, samedi 17 mai à Paris. Autour du président français sont attendus le président nigérian Goodluck Jonathan et quatre homologues de la région : le Tchadien Idriss Déby, le Camerounais Paul Biya, le Nigérien Mahamadou Issoufou et le Béninois Boni Yayi. François Hollande a "demandé aux Américains et aux Britanniques" de participer à ce sommet, pour "agir ensemble et de manière efficace".
Très critiqué pour son inaction dans les jours qui ont suivi l'enlèvement, le président nigérian Goodluck Jonathan s'est dit "très optimiste" sur l'opération de recherche en cours, grâce à l'appui logistique de la communauté internationale. Outre les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont envoyé ces derniers jours des experts dans le pays. Israël a également proposé son aide, comme l'avait fait la Chine 48 heures auparavant.
Par ailleurs, les manifestations se poursuivent à travers le monde à l'appel des associations, des célébrités ou de la population.
AFP et Reuters