
Alors que l’Iran va reprendre mardi les négociations sur son programme nucléaire avec les grandes puissances, le président Hassan Rohani a rappelé, dimanche, que l’Iran ne renoncerait pas à ses ambitions nucléaires.
À deux jours de la reprise des négociations entre l’Iran et les grandes puissances, le président Hassan Rohani a insisté sur le fait que son pays ne renoncerait pas à son programme atomique, mais qu’il était prêt à "plus de transparence".
Téhéran refuse de céder son droit à maîtriser un programme nucléaire pacifique, notamment en acceptant une limitation de son programme d'enrichissement d'uranium, comme l'ont demandé récemment des responsables américains et français.
L'Iran et les puissances du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) doivent reprendre mardi 13 mai leurs négociations à Vienne, pour préparer un accord définitif sur le dossier nucléaire.
"Nous voulons satisfaire les intérêts de la nation iranienne et nous n'accepterons pas l'apartheid nucléaire", a expliqué le président Rohani lors d'un discours dans les locaux de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). "Notre technologie et notre science nucléaires ne sont pas sur la table" pour être négociées. "Ce que nous pouvons proposer à la communauté internationale, c'est davantage de transparence", a-t-il déclaré, rapporte l'agence Isna.
L'objectif des discussions avec les grandes puissances est de garantir que le programme de Téhéran, soupçonné de cacher un volet militaire, est uniquement pacifique, en échange d'une levée totale des sanctions internationales qui étranglent son économie.
"Nous voulons dire au monde que nos ennemis mentent" en accusant l'Iran de chercher l'arme atomique, a insisté Hassan Rohani, assurant que son pays n'avait "mené aucune activité secrète". Les membres du 5+1 doivent savoir que "nous ne reculerons pas d'un iota en matière de technologie nucléaire", a-t-il répété.
Ali Khamenei : "Nous ne limiterons pas notre programme de missiles"
Le guide suprême de la Révolution islamique iranienne, Ali Khamenei, a quant à lui jugé "stupide et idiote" la volonté des Occidentaux de limiter le programme de missiles de l'Iran, l'un des plus développés du Proche et Moyen-Orient.
"Les gardiens de la Révolution doivent à l'évidence poursuivre leur programme et ne pas se satisfaire du niveau actuel. Ils doivent produire massivement. C'est un devoir prioritaire pour tous les responsables militaires", a déclaré l’ayatollah Khamenei. "J'ai toujours été favorable à l'initiative et la négociation en politique étrangère [...] mais on ne doit pas lier les besoins du pays et des sujets comme les sanctions aux discussions sur le nucléaire".
Si les missiles ne sont pas au cœur des pourparlers sur le programme nucléaire iranien, les Occidentaux souhaiteraient les intégrer au menu des discussions car ils estiment que de tels missiles constituent autant de vecteurs potentiels d'ogives nucléaires.
L'Iran et le groupe 5+1 s'opposent par ailleurs sur l'ampleur du futur programme d'enrichissement d'uranium, notamment le nombre de centrifugeuses et les caractéristiques du réacteur à eau lourde d'Arak. Ce réacteur, encore en construction, inquiète les Occidentaux car il pourrait en théorie fournir du plutonium à l’Iran.
Téhéran a proposé de modifier le réacteur pour limiter la production de plutonium, et s’est par ailleurs engagé à ne pas construire d'usine de retraitement, infrastructure essentielle à l’utilisation du plutonium à des fins militaires.
Avec AFP et Reuters