![Snapchat accusée de tromper ses utilisateurs Snapchat accusée de tromper ses utilisateurs](/data/posts/2022/07/19/1658218591_Snapchat-accusee-de-tromper-ses-utilisateurs.jpg)
Basée sur un système d’autodestruction des photos et vidéos que s’envoient ses utilisateurs, l’application Snapchat est accusée par la Federal Trade Commission de conserver les données des smartphones et de regorger de failles de sécurité.
À l’heure où tous les sites internet - réseaux sociaux en tête - peinent à convaincre leurs utilisateurs que leurs données personnelles sont entre de bonnes mains, Snapchat - avec son service de photos, vidéos et messages éphémères - faisait figure de rebelle. Les jeunes fondateurs américains de cette application pour smartphone prisée par les adolescents du monde entier se sont même payés le luxe de décliner une offre de rachat à trois milliards de dollars par Facebook. Non, Snapchat ne mange pas de ce pain-là, Snapchat est différent, Snapchat respecte votre vie privée.
C’est en tout cas l’argument marketing que brandissait fièrement ses dirigeants. Mais il semblerait finalement que Snapchat n’échappe pas au couperet de Big Brother. La start-up qui revendique 4,6 millions d'utilisateurs s’est fait épingler, jeudi 8 mai, par la Commision régulatrice du commerce américaine, la FTC. Celle-ci affirme que leur politique de confidentialité n’est en fait pas aussi étanche que promis. Ainsi, les photos, vidéos et messages envoyés via l'appli et censés s'effacer automatiquement quelques secondes après avoir été consultés, restent en mémoire sur les téléphones mobiles.
Snapchat reconnaît des faiblesses
La FTC précise que les vidéos envoyées via l'appli demeurent accessibles à l'aide d'un ordinateur connecté au smartphone, que les photos peuvent être sauvegardées en réalisant une capture d’écran sans que l'envoyeur en soit notifié et que les numéros de téléphone sont collectés par l'appli sans que l'utilisateur n’en soit informé. Pire encore, Snapchat serait en proie à de nombreuses failles de sécurité permettant aux pirates informatiques de récolter assez aisément les noms, numéros de téléphones et autres données de géolocalisation des utilisateurs.
Snapchat, pour sa part, a promis de redoubler d’efforts en la matière et a publié un mea culpa via un bref communiqué. “Alors que nous étions concentrés à nous construire, certaines choses n’ont pas reçu l’attention qu’elles auraient mérité. Parmi celles-ci, il aurait fallu être plus précis sur la façon dont nous avons communiqué avec la communauté Snapchat. Même avant le consentement du décret [de la FTC] qui a été annoncé aujourd’hui, nous avions résolu la plupart de ces préoccupations au cours de la dernière année par l’amélioration de la formulation de notre politique de confidentialité”, peut-on lire.
Il y a quelques mois, des hackers s’étaient introduits dans les serveurs de Snapchat et avaient publié une base de donnée contenant le nom, le pseudo et le numéro de téléphone de tous les utilisateurs de l’appli. Ils avaient ainsi voulu démontrer les failles de sécurité de l'application, des failles dont la direction avait eu vent depuis des mois déjà.
Le boom des appli “off the record”
Avec toute cette mauvaise publicité et ces faux pas, la FTC accuse directement Snapchat de tromper ces utilisateurs. Le risque est que les adolescents et jeunes geeks, prompts à se lasser des outils technologiques, perdent confiance en Snapchat et s'en détourne.
D’autant que depuis plusieurs mois, les concurrents de Snapchat fleurissent sur la Toile. Secret, Wickr, Telegram, Whisper : ces applications “off the record” surfent, elles aussi, sur la vague du scandale Prism et proposent à leurs utilisateurs d'échapper aux radars de la NSA et autres agences de surveillance.