Le parti du congrès dirige l’Inde presque sans interruption depuis l’indépendance. Mais il est en grande difficulté dans les élections législatives qui se déroulent jusqu'au 12 mai. Face au favori des sondages, Narendra Modi, et à son parti nationaliste hindou – le BJP – en grande forme, le Parti du congrès a lancé dans l’arène Rahul Gandhi. Âgé de 43 ans, cet héritier de la dynastie Nehru-Gandhi mène sa première bataille électorale au niveau national dans des conditions difficiles.
"Gandhi", un nom qui fascine toujours dans l'Inde d'aujourd'hui et attire les foules. Si Rahul Gandhi a été choisi comme leader du Parti du congrès, c'est grâce à son nom. À 43 ans, il est l'héritier d'une des plus célèbres dynasties politiques du monde. Son arrière grand-père, Jawaharlal Nehru, est le premier dirigeant de l'Inde indépendante. Sa grand-mère, Indira Gandhi, puis son père deviennent ensuite Premier ministre.
Simple député, Rahul Gandhi n'a ni l'éloquence ni l'expérience de ses ancêtres. Cette campagne législative est sa première bataille au niveau national. "Je veux vous dire (…) qu'après l'élection, le Parti du congrès formera un nouveau et un meilleur gouvernement, qui ouvrira toutes les portes au peuple", affirme Rahul Gandhi, vice-président du parti du Congrès.
Rahul Gandhi, "seul choix" du Parti du congrès aujourd'hui
Au pouvoir depuis 2004, le Congrès est donné perdant des élections législatives qui se déroulent jusqu'au 12 mai en Inde. Déboussolé, le parti s'est tourné à la dernière minute vers Rahul, avec l'espoir que la magie du clan Gandhi opère à nouveau. Selon Dilip Cherian, expert en communication, interviewé par FRANCE 24 : "Actuellement, le Congrès n'a pas d'autre leader qui puisse le représenter à l'échelle nationale, quelqu'un derrière qui le parti serait rassemblé et dans lequel l'électorat se reconnaitrait. C'est ça le problème, donc Rahul Gandhi est le seul choix aujourd'hui."
De nature réservée, Rahul Gandhi fuit les médias. En janvier 2014, il a enfin accordé sa première interview télévisée. Interrogé sur Narendra Modi, son principal rival contre lequel il éviterait toute confrontation directe, il se retrouve vite déstabilisé face au journaliste.
Dirigeant politique malgré lui, Rahul Gandhi peine à s'imposer. "Ce n'est pas le genre de personne qui recherche à tout prix le poste le plus important. Ça c'est clair", constate Dilip Cherian.
Des candidats du Congrès en difficulté
Un leader sans charisme, des scandales de corruption à répétition : le parti du Congrès n'a plus la cote. Sur le terrain, ses candidats sont en difficulté. Même ceux qui semblaient bien installés comme Sandeep Dikshit, candidat à New Delhi. Ce dernier refuse pourtant d'imaginer qu'il ne sera pas réélu pour un troisième mandat, il croit encore que le Congrès peut convaincre : "Il y a des gens qui veulent du changement, mais il y a toujours le pouvoir de persuasion. Si vous parlez aux gens, que vous essayez de les convaincre, que vous leur montrez ce que vous avez fait, ils sont obligés d'y réfléchir. Les gens veulent le changement seulement s'ils pensent que quelqu'un d'autre peut leur apporter un avenir meilleur."
À la question de savoir s’il existe une "alternative" au Congrès, Sandeep Dikshit se veut catégorique : "Pour l'instant non, non." Mais dans la dernière ligne droite, il est en position difficile. Pas sûr, cette fois-ci, que les poignées de mains et les promesses hâtives suffisent à convaincre. Les discours de ses concurrents, le parti nationaliste hindou en tête et le parti anti-corruption, séduisent de plus en plus d'électeurs lassés des promesses non tenues du Congrès.