logo

Karachi : six personnes, dont Takieddine, renvoyées en correctionnelle

Le parquet de Paris a requis lundi le renvoi en correctionnelle de six personnes dans le volet financier de l'affaire Karachi, dont Ziad Takieddine, Renaud Donnedieu de Vabres et Nicolas Bazire, selon une source judiciaire.

Il pourrait bien y avoir prochainement un procès dans l’affaire Karachi. Lundi 5 mai, le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle de six personnes dans le volet financier de l'affaire Karachi, a-t-on appris mardi 6 mai, de source judiciaire, confirmant une information de "Libération". Parmi eux, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, Renaud Donnedieu de Vabres, alors conseiller spécial du ministre de la Défense de François Léotard et l'ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur, Nicolas Bazire.

Les juges, qui soupçonnent que des contrats d'armement ont pu financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, ont désormais un mois pour rendre leur décision définitive. Ziad Takieddine, dont le parquet a requis le renvoi pour complicités et recels d'abus de biens sociaux, organisation frauduleuse d'insolvabilité, fraude fiscale et blanchiment de ce délit, a déclaré l'été dernier avoir financé la campagne de l'ex-Premier ministre via des sommes issues de ces commissions.

Renaud Donnedieu de Vabres, lui, est soupçonné d'avoir participé à cette époque au détournement de commissions en marge de contrats d'armement. Le parquet de Paris a requis son renvoi pour complicités d'abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux, tout comme Nicolas Bazire.

Thierry Gaubert, un autre proche d’Édouard Balladur et de Nicolas Sarkoz,y est mis en examen pour recels d'abus de biens sociaux. Enfin Abdul Rahmam al-Assir, intermédiaire en armement actuellement résident en Suisse est également renvoyé, ainsi que Dominique Castellan, ancien PDG de la branche internationale de la Direction des constructions navales.

Les cas de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et de son ministre de la Défense d’alors, François Léotard, pourraient quant à eux être étudiés par la Cour de justice de la République (CJR), seule compétente pour juger les délits commis par des membres de gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions. Le procureur général de la Cour de cassation a en effet demandé fin mars l'avis de la CJR sur l'opportunité d'enquêter sur ces deux anciens ministres dans cette affaire. La CJR devrait rendre son avis au mois de juin.

Les juges parisiens estiment que les éléments de l'enquête rendent par ailleurs nécessaire l'audition par cette Cour de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, comme témoin assisté. Un autre volet de leur enquête, relatif à une éventuelle utilisation des fonds secrets de Matignon, a quant à lui été annulé par un arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

Avec AFP et Reuters