
UBS a interdit à plusieurs dizaines de salariés de se rendre en France, selon la Radio télévision suisse (RTS). La banque helvète est soupçonnée d’avoir organisé un vaste système d'aide à l'évasion fiscale de la France vers la Suisse.
Un licenciement avec effet immédiat. C’est ce que risquent les employés de la banque suisse UBS s’ils se rendent en territoire français. Cette mesure choc, rapportée par la RTS (Radio télévision suisse) jeudi 1er mai, concerne plusieurs dizaines de personnes de l'entreprise travaillant dans le secteur de la gestion de fortune.
Depuis un an, l’établissement helvète fait l’objet d’une enquête de la justice française sur ses pratiques commerciales. Mis en examen le 1er juin 2013 pour “démarchage illicite” de clients, UBS est soupçonnée d’avoir mis en place un système destiné à convaincre de riches Français d'ouvrir des comptes non déclarés en Suisse, au début des années 2000.
Alors qu'une décision de justice pourrait intervenir avant l’été, UBS a convoqué les employés concernés avant le week-end de Pâques pour annoncer la mesure d’interdiction de sol français, même pour y faire des courses dans les supermarchés situés à quelques mètres de la frontière franco-suisse.
Réaction de protection d'UBS ?
Grand reporter au quotidien “La Croix” et auteur du livre "Ces 600 milliards qui manquent à la France", consacré à l'évasion fiscale, Antoine Peillon estime qu'il s'agit d'une réaction de protection de la part d'UBS. Selon son analyse de la situation, diffusée jeudi soir sur RTS, la banque suisse "craint sans doute à juste titre que ces personnes prennent le risque d'une arrestation sur mandat des juges d'instruction" chargés de l'affaire.
Le journaliste a ajouté que le dossier que détient actuellement la justice française est probablement "considérable et très complet". "Ce sont des juges qui, je crois, n'ont comme seul motif que la justice".
Interrogée par l'AFP, UBS n’a pas souhaité réagir. Selon la RTS, la banque a simplement indiqué ne pas "faire de commentaire lorsqu'une procédure est en cours, comme c'est le cas en France."
Avec AFP