Malgré le climat de violence, les électeurs irakiens sont nombreux à s'être rendus aux urnes, mercredi, pour choisir parmi les 9 000 candidats du scrutin législatif. Nouri al-Maliki s'est d'ores et déjà dit "sûr de sa victoire".
Les Irakiens ont décidé de défier les violences. Quelque 20 millions d’électeurs ont été appelés à voter, mercredi 30 avril, aux premières législatives depuis le retrait américain à la fin 2011. La commission électorale devrait annoncer le taux de participation dans la soirée.
Les violences, qui ont tué près de 90 personnes dans les 48 heures précédant le scrutin faisaient craindre un fort taux d'abstention aux analystes. À la mi-journée, environ 40 % des électeurs s'étaient déplacés, selon une source diplomatique.
Le scrutin a déjà marqué par des tirs d’obus de mortier sur des bureaux de vote, et l’explosion de bombes et de grenades assourdissantes à travers le pays. Au moins deux femmes sont mortes au nord de Bagdad, un policier a été tué lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser à l'entrée d'un bureau de vote tandis qu'un autre a été totalement détruit, sans faire de victime.
Dans la capitale, les forces de sécurité sont déployées en nombre pour prévenir tout attentat, les voitures ont interdiction de circuler dans Bagdad, et un couvre-feu a été instauré mardi 29 avril à 22 heures.
"Les Irakiens font preuve de responsabilité citoyenne et se rendent massivement aux urnes, en famille pour la plupart, avec deux objectifs en tête : défier le terrorisme, qui menace à tout moment de dégénérer en un bain de sang, et aussi renouveler cette classe politique qu’ils jugent sectaire et incapable de rétablir la sécurité", explique Anne-Sophie Le Mauff, correspondante de FRANCE 24 à Bagdad.
Al-Maliki se dit "sûr de la victoire"
Nouri al-Maliki, qui brigue un troisième mandat, a voté vers 7h30 à l'hôtel Rachid, au cœur de la "zone verte", un secteur fortifié de Bagdad. Dans son costume gris perle, il a déclaré aux journalistes être "sûr de la victoire". Ce scrutin est "encore plus réussi que le précédent, car il n'y a plus de soldat américain sur le sol irakien", a-t-il également indiqué, appelant ses compatriotes à se rendre massivement aux urnes.
Le Premier ministre sortant est quasiment assuré de l’emporter malgré un
bilan très critiqué et les violences. Chaque jour depuis le début de l’année, 25 Irakiens meurent en moyenne. L’Irak n’avait plus connu un tel niveau de violence depuis 2008.
Or, selon une règle non écrite, le poste de Premier ministre revient à un chiite, la présidence à un Kurde et la tête du Parlement à un sunnites. En l’absence de rival crédible, Nouri al-Maliki reste donc le seul chiite ayant la carrure pour le poste.
Sa coalition, l'Alliance pour l'État de droit, ne devrait cependant pas obtenir la majorité des sièges, d'autres partis chiites venant la défier dans ses bastions du centre et sud. Les marchandages pour former un gouvernement risquent donc de prendre de longs mois. Après les élections de mars 2010, le gouvernement avait finalement prêté serment huit mois plus tard.
Le décompte des voix a commencé immédiatement après la fermeture des bureaux de vote, mais les premiers résultats ne sont pas attendus avant la mi-mai.
Avec AFP