
Un plan alternatif à celui de Manuel Valls pour économiser 50 milliards d'euros doit être remis au Premier ministre, mardi, par des députés issus des rangs socialistes. Il comprend des mesures plus soucieuses "du pouvoir d'achat".
Le plan Valls pour faire des économies passe mal à gauche. Plusieurs députés PS de la commission des finances ont planché tout le week-end pour trouver des alternatives aux mesures d'économies prévues par Manuel Valls. Le résultat de leur labeur doit être remis au chef du gouvernement, mardi 22 avril. Ils estiment qu'une autre "trajectoire d'économies", plus soucieuse "du pouvoir d'achat des ménages" est possible.
Emmenés par l'élue des Hautes-Alpes, Karine Berger, ces députés réfractaires aux mesures, détaillées par Manuel Valls mercredi 17 avril, ne se positionnent pas à la gauche de la gauche. Ils ne remettent d'ailleurs pas en cause l'objectif de 50 milliards d'économie du gouvernement. Ces parlementaires PS estiment, en revanche, qu'il n'est plus possible de "demander plus aux ménages".
Leur objectif : "Éviter le gel des prestations sociales de base, ainsi que le gel du point d'indice de la fonction publique", selon le quotidien "Le Monde", qui a pu consulter leur document de travail. Mais alors, comment trouver les 50 milliards d'euros ? À cette question, ces députés répondent par trois pistes alternatives : baisser la réduction de la fiscalité des entreprises et lancer un plan de lutte contre la fraude, repousser de deux ans l'application pour les grandes entreprises du pacte de responsabilité (allègement des charges patronales) ou plafonner le crédit d'impôt recherche.
35 milliards d'euros
Ce n'est pas la seule attaque venue de la gauche contre le plan Valls. En fait, c'est même l'une des plus tendres. L'objectif est, selon ces députés, de trouver "un équilibre entre la majorité et le gouvernement". Comprendre : les mesures annoncées par Manuel Valls ont - et ce serait un euphémisme - été mal accueillies par les parlementaires de gauche.
Ainsi, onze députés, issus de la gauche du parti socialiste, ont écrit une "lettre au Premier ministre" dans laquelle ils lui demandent de revoir à la baisse ses ambitions de coupes des dépenses. Ils estiment le plan de Manuel Valls "économiquement dangereux" et plaident pour un effort maximum de 35 milliars d'euros.