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Manuel Valls au Vatican pour les canonisations de Jean-Paul II et Jean XXIII

Manuel Valls assistera à la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II, le 27 avril à Rome, suscitant moult critiques. D'autant qu’en 2011 le PS avait fustigé la présence de François Fillon à la béatification du pape polonais.

Entorse au sacro-saint principe de laïcité, ou pas ? Manuel Valls assistera à la canonisation conjointe de Jean XXIII et Jean Paul II le 27 avril à Rome, selon son entourage. Le Premier ministre représentera la France à cette cérémonie décidée par le pape François, ce qui n'a pas manqué de susciter de vives critiques.

Nombreux sont ceux qui voient dans ce déplacement une grave entorse au principe républicain de laïcité. Le député chevènementiste Jean-Luc Laurent a ainsi demandé, vendredi 18 avril, à Manuel Valls de renoncer à assister à la cérémonie "car la République n'a rien à faire là. La participation du Premier ministre est indéfendable sur le plan des principes républicains et constitue une grosse ficelle de communication politique, sans doute un signal comme disent les communicants, destinée aux Français de confession catholique", a écrit dans un communiqué le député, président du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et apparenté au groupe socialiste à l'Assemblée.

En 2011, le PS critiquait la présence de François Fillon à la béatification de Jean-Paul II

Une affaire  qui n’est pas sans rappeler la béatification du pape polonais en 2011. La gauche avait alors vertement critiqué la présence de François Fillon, chef du gouvernement de l'époque. La décision d’envoyer le Premier ministre à ce type d’évènement avait même été jugée "choquante".

"Cette décision rompt avec une tradition diplomatique établie et respectée par tous ses prédécesseurs qui veut que notre pays ne se fasse représenter à ce type de manifestation que lorsqu'elle concerne un Français", expliquait alors le PS dans un communiqué. "Venant de Nicolas Sarkozy, qui aurait même songé à s'y rendre personnellement, cette décision ne surprend pas, mais elle reste particulièrement choquante", ajoutait Solférino, rappelant que la France est une "République indivisible, laïque, démocratique et sociale (qui) assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction (...) de religion (et qui) respecte toutes les croyances.".

Ironie du sort et de l’histoire, François Fillon sera également présent, à titre privé, à Rome le 27 avril, selon plusieurs sources concordantes. Tout comme Bernadette Chirac.

Pas la première canonisation pour Manuel Valls

Pour autant, ce ne sera pas la première fois que Manuel Valls assiste à ce type de célébration, puisqu’en 2012, il s’était rendu à Troyes pour assister à la béatification du père Louis Brisson. "La laïcité, ce n'est pas le refus des religions, du sacré. C'est l'acceptation de croire et de ne pas croire", avait déclaré à cette occasion au magazine "Famille Chrétienne", celui qui était alors ministre de l’Intérieur et des Cultes. "La religion catholique est ancrée dans notre histoire, dans nos paysages, dans cette belle cathédrale", avait-il encore justifié. Et quelques semaines plus tard, il assistait à Rome, à la demande de Jean-Marc Ayrault, à la canonisation de Jacques Berthieu, jésuite français, qui a vécu et est mort à Madagascar.

Le 24 janvier, François Hollande s'était lui-même rendu au Vatican pour s'y entretenir avec le souverain pontife. Les "sujets d'actualité" de la famille et de la bioéthique avaient été "examinés" lors de l'entretien des deux hommes. Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, faisait partie du voyage.

Soixante et une délégations officielles et au moins 800 000 fidèles sont attendus à Rome pour les canonisations des papes Jean XXIII et Jean Paul II.

Avec AFP