Les autorités ukrainiennes ont lancé, dimanche, une "opération antiterroriste" à Sloviansk, ville de l'est de l'Ukraine où des hommes armés pro-russes avaient pris la veille des bâtiments de la police et des services de sécurité.
Kiev avait promis une riposte, elle n’a pas tardé à venir. Au lendemain d’une série d'attaques de groupes armés pro-russes contre des villes de l'est du pays, les forces de sécurité ukrainiennes ont lancé, dimanche 13 avril, une "opération antiterroriste" à Sloviansk, ville de l'est de l'Ukraine contrôlée depuis la veille par des militants pro-russes, a annoncé le ministre ukrainien de l'Intérieur. L'opération a d'ores et déjà fait "des morts et des blessés des deux côtés", a annoncé le ministre de l'Intérieur.
"Que Dieu soit avec nous"
"Une opération antiterroriste a commencé à Sloviansk. Elle est dirigée par le centre antiterroriste du service de la sécurité d'État (SBU). Des forces provenant de toutes les unités de sécurité du pays y participent", a déclaré Arsène Avakov sur sa page Facebook, selon l'agence de presse Interfax. "Que Dieu soit avec nous", a ajouté le ministre sans autre précision dans ce message de deux lignes.
Le ministre a, en outre, invité tous les civils à quitter le centre-ville, à ne pas sortir de leurs appartements et à ne pas s'approcher des fenêtres. Il a également fait mention de coups de feu dans la ville, ce que n'a pas pu confirmer un reporter de Reuters sur place.
Samedi soir, le ministre avait dénoncé une "agression" russe. "Les autorités ukrainiennes considèrent les événements de ce jour comme une agression extérieure de la Fédération de Russie", écrit le ministre. Il affirme que les assaillants ont utilisé "des armes de fabrication russe AK100", dans la province de Donetsk, frontalière de la Russie.
La journée de 12 avril a été, en effet émaillée de combats dans cette partie russophone de l’Ukraine. Sloviansk, Krasny Liman, Kramatorsk, Louhansk ou encore Donetsk ont été en proie à des coups de force de groupes pro-russes qui se sont emparés de bâtiments officiels.
itWashington menace de "conséquences supplémentaires"
"Vivement préoccupée" par les actes de violence des séparatistes de l'est de l'Ukraine,
"apparemment avec le soutien de la Russie", la Maison blanche a, pour sa part, condamné ces "campagnes organisées d'incitation (à la déstabilisation) et au sabotage", et annoncé que ce sujet serait abordé lors des discussions menées par le vice-président américain Joe Biden à Kiev, le 22 avril.
Le secrétaire d'État américain John Kerry a averti son homologue russe que Moscou devra faire face à des "conséquences supplémentaires" si la tension ne retombe pas avec l'Ukraine voisine et si les troupes russes ne se retirent pas de la frontière.
De son côté, la Russie a mis en garde Kiev contre tout usage de la force contre les insurgés. Moscou n'a jamais reconnu le gouvernement provisoire pro-européen arrivé au pouvoir après le renversement fin février du président pro-russe Viktor Ianoukovitch suite à des manifestations sanglantes à Kiev.
Le Conseil de sécurité ukrainien s'est réuni samedi soir pendant plus de trois heures suite aux attaques dans l'est, mis aucune décision n'a été annoncée à l'issue de cette réunion.
itAvec AFP et Reuters