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Sur FRANCE 24 : MSF lance un appel pour ses otages enlevés au Nord-Kivu

Médecins sans frontières a lancé sur FRANCE 24, mardi, pour la première fois, un appel pour libérer quatre membres de l’ONG, enlevés il y a neuf mois dans un village du Nord-Kivu.

Ils ont été enlevés le dernier jour de leur mission dans le village de Kamango, sur le territoire de Béni, dans la région du Nord-Kivu en République démocratique du Congo. Quatre membres de Médecins sans frontières (MSF) n’ont plus donné signe de vie à l’ONG depuis le 11 juillet 2013, le jour où le village fut attaqué par un groupe armé.

Jusque-là resté discret, MSF a décidé pour la première fois, mardi 8 avril, de s’exprimer sur cet enlèvement. "Au début, on a privilégié le travail en toute discrétion pour ne pas interférer avec nos prises de contact sur le terrain, explique Manuel Lannaud, le responsable de la cellule de crise de l’association, sur FRANCE 24. On voulait aussi éviter la pression médiatique."

Seulement voilà, neuf mois après l'enlèvement des quatre membres de MSF, l’ONG, toujours sans nouvelles, se déclare "assez inquiète". "Trois mois après l’intervention des forces congolaises et de la Monusco [force de l’ONU en RDC, NDLR] dans la région, les recherches ont été infructueuses et n’ont pas permis de libérer un seul otage", précise Manuel Lannaud.

Faire des otages une priorité pour la Monusco

"C’est bientôt la fin de l’offensive militaire" et toujours aucun signe de vie de Chantal, Philippe, Richard et Romy. "On en appelle dans un premier temps aux ravisseurs, bien sûr, et ensuite, on tient à rappeler à la Monusco ses obligations en terme de protection des civils et des otages."

Le flou reste entier autour de l’identité des ravisseurs. "Il est difficile de pointer du doigt un groupe en particulier", précise Manuel Lannaud. Certains ont incriminé l’ADF-Nalu, un groupe armé installé sur le territoire de Béni et qui combat le gouvernement ougandais "mais il existe de nombreux groupes armés", ajoute le responsable de MSF.

Médecins sans Frontières a suspendu ses activités sur le territoire de Béni en attendant la libération des quatre otages. L’ONG reste cependant en activité dans les autres territoires du Nord-Kivu.