Sept millions d'Afghans se sont rendus aux urnes, samedi, pour élire le successeur d'Hamid Karzaï, malgré la menace que faisaient planer les Taliban. Selon des premières estimations, le taux de participation dépasserait les 50 %.
Ils ont été plus nombreux que prévu à aller voter. Sept millions d'Afghans – sur les douze millions d’électeurs inscrits – se sont rendus aux urnes, samedi 5 avril, pour élire un nouveau président.
Cette affluence inattendue a provoqué par endroits une pénurie de bulletins de vote et a conduit la Commission électorale indépendante à demander à ce que les bureaux restent ouverts plus longtemps que prévu. À Kaboul, la capitale, les bureaux ont fermé bien plus tard que les 16 heures locales prévues, et de nombreux électeurs ont dû faire la queue sous la pluie pendant plusieurs heures.
Selon les premières estimations de la Commission électorale, le taux de participation s'élève à environ 58 %. Des chiffres à prendre avec précaution toutefois. En 2009, lors de la précédente présidentielle, l'instance avait annoncé une participation pouvant atteindre les 50 %, un chiffre démenti par l'ONU qui avançait un taux de 30 % seulement.
Aucun incident notable à signaler
Aucun incident notable n'a été signalé lors de ce scrutin que les rebelles taliban avaient pourtant juré de perturber par tous les moyens. Lors de la précédente présidentielle en 2009, ils avaient mené plusieurs attaques matinales qui avaient découragé des électeurs.
Le résultat du premier tour n'est pas attendu avant six semaines, le temps d'acheminer à dos d’ânes les bulletins depuis les zones montagneuses les plus difficiles d’accès. Il faudra ensuite plusieurs mois - peut-être jusqu'à octobre en cas de second tour - pour connaître le nom du nouveau chef de l'État. Si aucun candidat n'obtient 50 % des voix, le second tour aura lieu le 28 mai, prolongeant encore de plusieurs semaines l'issue du vote.
La présidentielle doit désigner le successeur de Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé ce pays pauvre et enclavé de quelque 28 millions d'habitants depuis la chute des Taliban en 2001 et à qui la constitution interdit de briguer un troisième mandat.
Avec AFP et Reuters