Abubaker Shariff Ahmed alias "Makaburi", accusé d'être un relais des Shebab somaliens au Kenya, a été tué par balles mardi soir à Mombasa. Figure de l'islam radical kényan, il annonçait que les autorités kényanes voulaient sa mort.
Il était dans le viseur des autorités kényanes, des États-Unis mais aussi de l’ONU, qui le décrivait comme "un important (...) recruteur de jeunes musulmans kényans en vue d'activités militantes violentes en Somalie". Abubaker Shariff Ahmed, alias "Makaburi" (cimetière en swahili), figure de l'islam radical kényan, a été tué par balles mardi 1er avril au soir près de Mombasa (sud), deuxième ville du Kenya et capitale de la côte kényane, très majoritairement musulmane.
Cheikh Abubaker Shariff Ahmed, âgé d'une cinquantaine d'années, était placé depuis 2012 sous sanctions de l'ONU pour "ses liens étroits avec les membres influents" des islamistes somaliens Shebab. Les Nations unies précisaient en outre : "il fournit un appui matériel à des groupes extrémistes au Kenya" et en Afrique de l'Est et participe "à la mobilisation et à la gestion de fonds pour les Shebab".
"Ils finiront par me tuer"
Il avait nié vertement ces accusations dans un entretien avec l'AFP en février dernier à Mombasa, tout en pronant l'instauration de la charia "partout dans le monde" et en défendant la mémoire d'Oussama ben Laden. Il considérait aussi "100 % justifiée" l’attaque du centre commercial de Westgate, en septembre à Nairobi, qui avait fait au moins 67 mort.
Dans plusieurs interviews ces derniers mois, il prédisait son assassinat. "Ma vie est en danger, ils finiront par me tuer. C'est ce qu'ils font", avait-il affirmé à l'AFP en février en référence aux autorités kényanes.
"Exécutions extrajudiciaires"
Makaburi est la troisième personnalité importante de la mosquée Musa de Mombasa, cœur de l'islam radical kényan, accusée par les autorités kényanes d'être un centre de propagande djihadiste et de recrutement pour les Shebab somaliens, à être tuée par balles.
L'imam Aboud Rogo Mohamed, principal prédicateur de la mosquée et ami de Makaburi avait été assassiné en août 2012, avant que son successeur Cheikh Ibrahim Ismail ne tombe à son tour sous les balles, en octobre 2013. Aucun des tueurs n'a été identifié, mais leurs partisans, Makaburi en tête, avaient accusé les autorités kényanes d'avoir mené "des exécutions extrajudiciaires".
Avec AFP et Reuters