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Manuel Valls, de premier flic de France à Premier ministre

Après le naufrage de la majorité aux municipales, le populaire ministre de l’Intérieur Manuel Valls a été choisi par François Hollande pour remplacer Jean-Marc Ayrault au poste de Premier ministre. Portrait d'un homme pressé et ambitieux.

"Un Sarkozy socialiste" : c’est ainsi qu’est perçu le nouveau Premier ministre français par l’influent magazine libéral britannique "The Economist". De l’ancien président français, il partage en effet le dynamisme et, surtout, des chiffres flatteurs dans les enquêtes d’opinion. Car si Jean-Marc Ayrault et François Hollande battent des records d’impopularité, le médiatique ministre de l’Intérieur reste l’un des hommes politiques les plus appréciés des Français. Les affaires Leonarda, puis Dieudonné, ont à peine fait baisser ses chiffres.

Manuel Valls en 10 dates

1962 Naissance à Barcelone.
1982 Obtient la nationalité française par naturalisation.
1986 Élu conseiller régional d’Île-de-France.
1993 Secrétaire national du PS à la communication.
1997 Chargé de la communication et de la presse auprès du Premier ministre, Lionel Jospin.
2001 Élu maire d’Évry (Essonne).
2007 Réélu député de la 1ère circonscription de l'Essonne. Il refuse la proposition de Nicolas Sarkozy d’entrer au gouvernement.
2011 Arrive dernier de la primaire socialiste (5,6 %). Dirige la communication de la campagne présidentielle de François Hollande.
2012 Nommé ministre de l’Intérieur le 16 mai.
2014 Nommé Premier ministre le 31 mars.

"Sa bonne popularité a été nourrie […] par ses sorties, car tous les sujets sur lesquels il s’exprime sont populaires auprès d’une large majorité de Français", expliquait en août 2013 à FRANCE 24 Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprise à l’Ifop. Ce fut le cas par exemple avec l’interdiction du voile à l’université, une proposition soutenue par presque 80 % de la population, selon les chiffres que publiait l’institut l’an dernier.

Popularité "en trompe l’œil"

Un jeune ambitieux, populaire auprès des Français, mais beaucoup moins au sein d’une large frange du Parti socialiste, qui voit d’un mauvais œil ce ministre plus enclin à parler de sécurité que de justice sociale. Pour preuve, son score à la primaire socialiste de 2011, à peine 6 %...

"La cote de Manuel Valls est avant tout en trompe l’œil", commentait en août 2013 sur FRANCE 24 Thomas Guénolé, politologue et maître de conférence à Sciences-Po. "Sa place de ministre favori, il la doit à une popularité ahurissante dans l’électorat de droite, c’est un socialiste de droite !"

Manuel Valls s’est également opposé à ses collègues du gouvernement, une façon de se distinguer mais qui l’a surtout isolé dans son propre camp. "Contrairement à un Montebourg, qui s’est maladroitement frotté à l’exécutif, lui s’en prend à ses collègues ministres comme Christiane Taubira. On a vraiment l’impression qu’il fait fi du collectif et ne pense qu’à son plan de carrière. L’individualisme, qui était également caractéristique de Nicolas Sarkozy, est l’une des plus grandes faiblesses de Manuel Valls", selon Thomas Guénolé. Une faiblesse qu’il va devoir dépasser au moment où il se pose en chef d’équipe à la tête du gouvernement.

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Retour sur les relations entre Manuel Valls et François Hollande
Manuel Valls, de premier flic de France à Premier ministre