
Au moins trois soldats libanais ont été tués et trois autres blessés, samedi, lors d'un attentat suicide à la voiture piégée perpétré devant un barrage militaire, dans la ville majoritairement sunnite d'Arsal, proche de la frontière syrienne.
Un kamikaze a lancé, samedi 29 mars, une voiture piégée sur un poste de contrôle de l'armée libanaise dans la ville majoritairement sunnite d'Arsal, près de la frontière syrienne. Au moins trois soldats ont été tués et quatre autres blessés, selon un bilan provisoire, a-t-on appris de source proche des services de sécurité.
"Un kamikaze a fait exploser sa voiture à son arrivée à un barrage de l'armée dans la région d'Aarsal", dans l'est du Liban, frappé par des violences liées au conflit en Syrie voisine, a précisé l'armée dans un communiqué. L'armée a bouclé le secteur, indique le texte.
Aarsal est une localité libanaise majoritairement favorable à la rébellion syrienne, et qui accueille un grand nombre de réfugiés fuyant les violences en Syrie, ainsi que des rebelles blessés au combat.
Sur Twitter, un groupuscule obscur, le Liwa Ahrar al-Sunna à Baalbeck (Brigade des sunnites libres), a revendiqué cet attentat, affirmant qu'il visait à "venger la mort du martyr Sami al-Atrache".
Ce dernier, soupçonné d'implication dans des attentats à la voiture piégée contre des bastions du Hezbollah chiite, qui combat les rebelles syriens aux côtés du régime, a été tué jeudi lors sa capture par l'armée, qui l'a qualifié de "dangereux terroriste".
"Revanche pour Yabroud"
La participation du Hezbollah dans la guerre en Syrie aux côtés des hommes de Bachar al-Assad a exacerbé les tensions confessionnelles au Liban, les sunnites appuyant pour la plupart la rébellion syrienne, tandis que les chiites sont en majorité partisans du pouvoir à Damas.
Liwa Ahrar al-Sunna avait revendiqué le dernier attentat à la voiture piégée qui a frappé l'est du Liban le 16 mars, faisant deux morts. Le Front al-Nosra au Liban, un groupe soupçonné d'être lié à l'influente branche d'Al-Qaïda en Syrie, avait également revendiqué cette attaque.
Les deux groupes avaient indiqué alors qu'il s'agissait d'une "revanche pour Yabroud", un bastion rebelle proche de la frontière libanaise tombé aux mains du régime syrien grâce notamment à l'engagement massif du Hezbollah.
Depuis l'été 2013, plusieurs attentats sanglants ont frappé les bastions du Hezbollah au Liban, revendiqués par des groupuscules extrémistes sunnites qui affirment riposter ainsi à l'implication du parti chiite en Syrie.
Avec AFP et Reuters