En visite depuis vendredi en Arabie saoudite, Barack Obama s'est efforcé d'apaiser les inquiétudes du roi Abdallah quant au rapprochement entre les États-Unis et l'Iran, et a abordé la question du conflit syrien.
C'est une visite placée sous le signe du rapprochement. Arrivé vendredi 28 mars en Arabie saoudite, le président Barack Obama a rencontré le roi Abdallah. Il a tenté de dissiper les appréhensions du monarque saoudien au sujet de la politique américaine sur la Syrie et l'Iran en lui assurant que les intérêts stratégiques de leurs deux pays restaient "alignés".
Lors d'un entretien de deux heures dans la propriété du roi près de Ryad, le président américain a affirmé que les États-Unis n'accepteraient pas un "mauvais accord" sur le nucléaire iranien, un sujet d'inquiétude majeur du royaume.
L'Arabie saoudite, chef de file des monarchies du Golfe, redoute qu'un désengagement des
États-Unis du Moyen-Orient et l'ouverture américaine sur l'Iran n'encouragent les ambitions régionales de son rival chiite.
Selon un communiqué publié par la Maison Blanche à l'issue des deux heures de discussion, Barack Obama a réaffirmé l'importance pour lui de liens "forts" entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole.
Renforcer l'opposition syrienne
Sur la Syrie, la Maison Blanche, avant la réunion, avait assuré que le président voulait parler avec le roi des moyens de renforcer "politiquement et militairement" l'opposition syrienne modérée.
Mais un autre responsable américain anonyme a affirmé que les États-Unis n'avaient pas approuvé la fourniture par l'Arabie saoudite de Manpads (système d'arme sol-air portable) aux rebelles syriens dont Ryad est l'un des principaux soutiens.
Depuis sa première visite en 2009 en Arabie, l'un des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient, les relations entre les deux pays --qui remontent à sept décennies- ont connu des soubresauts, Ryad reprochant notamment à Washington son attitude non interventionniste en Syrie et son ouverture vers l'Iran.
Ryad avait également peu apprécié la décision américaine de renoncer cet automne à des frappes sur la Syrie, après un accord avec Damas sur une destruction de son arsenal chimique. Et le prince héritier d'Arabie saoudite, Salmane Ben Abdel Aziz, avait accusé mardi la communauté internationale d'avoir "trahi" la rébellion syrienne, en manque d'armes.
Avant la réunion, le conseiller adjoint de Sécurité nationale, Benjamin Rhodes, avait néanmoins assuré que les relations s'étaient "améliorées depuis l'automne" sur le dossier syrien, notamment en raison d'une meilleure coordination de l'aide à l'opposition.
Le président Obama n'a cependant pas pris l'initiative d'aborder avec le roi la question des droits de l'Homme en Arabie saoudite, qui irrite les dirigeants du royaume, alors qu'Amnesty International l'avait exhorté à en faire état.
Avant de partir ce samedi, Barack Obama va faire un signe aux défenseurs des droits, en rencontrant une militante saoudienne le jour même où des femmes ont appelé à défier l'interdiction de conduire.
Avec AFP et Reuters