Alors que le gouvernement ukrainien est en pleine crise suite à l'annexion de la Crimée, les militants de la place Maïdan n'ont pas bougé. Ils ne quitteront pas les lieux tant qu'ils ne seront pas rassurés sur les intentions des autorités.
Plus d'un mois après le départ forcé du président Viktor Ianoukovitch, les barricades érigées par ses opposant sont toujours là. Elles sont surveillées par des groupes d'auto-défense, et les visiteurs sont très nombreux.
"Nous vivons dans une époque pacifique. Ce qui s’est passé n’aurait jamais dû arriver. Nous devons nous en souvenir. Les générations futures doivent s’en souvenir pour que ce n’arrive plus jamais", affirme une habitante de Kiev en faisant référence aux 119 personnes qui ont perdu la vie sur la place Maïdan lors des manifestations contre le pouvoir ukrainien."Les gens qui sont morts ici sont des héros. Ce n’est pas donné à tout le monde d’aller dans les rues et de défendre le peuple", ajoute une autre femme.
Derrière les barricades, des militants construisent une chapelle pour permettre au public de se recueillir. Mykola Tokar a pour mission de protéger le secteur. Ce militant dort dans une tente à côté de l'église et n'a aucune intention de quitter Maïdan : "Nous restons ici parce que nous ne faisons pas confiance au pouvoir en place. Les responsables des meurtres de Maïdan n’ont pas été punis et, dans le fond, rien n’a vraiment changé".
"Rien n'a vraiment changé"
Un peu plus bas dans ce quartier du centre de Kiev, la vie s'organise. Les plus démunis font la queue tous les jours pour avaler une soupe chaude et un morceau de pain. "Maïdan, c'est une petite ville en soi, avec ses habitants et son atmosphère particulière. (…) Maïdan est devenue comme une deuxième maison pour moi", témoigne Victoria Jigadlo, une bénévole qui sert à manger à ceux qui en ont le plus besoin.
Les habitants de la capitale ukrainienne ne veulent pas oublier les victimes de la place Maïdan. Même si la place de l’Indépendance est nettoyée ou reconstruite, ils entendent continuer à rendre hommage aux morts de la contestation. Que cette place soit complètement nettoyé et reconstruite, ou qu'elle devienne un musée à ciel ouvert, les habitants de Kiev rencontrés ici ne veulent pas oublier les victimes de Maïdan.