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Alors que d’importants moyens sont mis en œuvre pour localiser les boîtes noires du Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparu le 8 mars dernier, l’espoir de comprendre le crash aérien semble bien mince, même en possession des enregistreurs.
En 2009, il a fallu 23 mois pour mettre la main sur les boîtes noires du vol Air France Rio-Paris disparu en mer. Faudra-t-il autant de temps pour retrouver celles du Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines ? Les autorités malaisiennes ont annoncé, lundi 24 mars, sur la foi de nouvelles données satellitaires Inmarsat et du bureau britannique d'enquête sur les accidents aériens, que l’avion de la Malaysia Airlines, disparu le 8 mars une heure après avoir décollé de Kuala Lumpur pour Pékin, s'était abîmé dans le sud de l'océan Indien, à des milliers de kilomètres de son trajet prévu.
Depuis, les enquêteurs se sont mis à pied d’œuvre pour tenter de capter les signaux des balises des enregistreurs de vol, qui peut en théorie émettre jusqu'à une vingtaine de jours encore. Une véritable course contre la montre à l'issue incertaine au regard de l'immensité de la zone de recherche.
"Nous n'essayons pas de trouver une aiguille dans une botte de foin, nous en sommes encore à l'étape de chercher la botte de foin", a déclaré, sceptique, Mark Binskin, chef adjoint des armées australiennes.
Compte à rebours
Pour venir à bout du mystère qui entoure la disparition de l’avion, les États-Unis ont envoyé lundi à Perth, où se trouvent les débris de l’appareil, un système de localisation, une sonde triangulaire de 35 kilos attachée au bout d'un câble remorqué par un navire.
Les hydrophones qu'elle contient peuvent détecter les signaux d'une boîte noire jusqu'à 6 000 mètres de profondeur, mais un ancien responsable des opérations de recherche du vol AF447, qui avait plongé dans l'Atlantique en juin 2009, souligne la grande part d’incertitude de cette opération. La balise émet, en effet, un signal 30 jours ou un peu plus, avec une portée de détection moyenne de seulement 2 à 3 km.
Malgré les moyens déployés, les spécialistes restent pessimistes sur les chances de retrouver les boîtes noires. Lors des recherches du Rio-Paris, les signaux émis par les balises n'ont jamais été entendus par les enquêteurs. L'une des deux n'était pas en état de fonctionner et l'autre avait été arrachée lors de l'impact et n'a pas jamais été retrouvée.
De maigres espoirs autour des boîtes noires
Dans l’hypothèse où les balises ne seraient pas détectées, des sonars seraient alors envoyés à condition de disposer d’une topographie précise des fonds marins. S’il s’agit d’une zone accidentée, les enquêteurs devraient alors avoir recours aux Remus, des drones sous-marins utilisés pour le Rio-Paris.
Enfin, si les boîtes noires sont retrouvées, il faut encore qu'elles soient exploitables. Rien ne garantit que les CVR (Cockpit Voice Recorder), des enregistreurs phoniques contenus dans l’une des deux boîtes noires, aient été en mesure de fonctionner. Les autorités malaisiennes ont évoqué, au cours des recherches, un acte délibéré pour faire disparaître l'avion des radars des contrôleurs aériens.
Dans l'immédiat, les enquêteurs vont devoir se livrer à un important travail de géoréférencement. Une opération qui consiste à localiser, photographier et référencer chaque morceau de l’appareil, préalablement repéré par satellite puis repêché. Une tâche rendue plus pénible encore avec la dérive des courants marins.
La mission s’avère d’autant plus périlleuse que cette zone des mers australes, éloignée de toute terre, est peu fréquentée par les navires qui pourraient pourtant apporter leur concours, conviennent des experts contactés par l’AFP.
À cela, s’ajoute des conditions météorologiques défavorables. Les autorités australiennes ont annoncé mardi que les recherches étaient suspendues, rendues impossibles par les mauvaises conditions maritimes avec des vagues de plus de 4 mètres de hauteur.
Avec AFP et REUTERS