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Nouveaux incidents meurtriers en marge des manifestations anti-Maduro

Trois personnes ont été tuées samedi dans le pays en marge de manifestations anti-Maduro. Quelque 20 000 personnes s'étaient rassemblées à Caracas pour dénoncer une nouvelle fois le coût de la vie et la "dictature" gouvernementale.

Trois nouveaux décès ont été signalés, samedi 22 mars, au Venezuela par les médias locaux et des témoins, dans les États de Tachira, Merica et Carabobo. La première victime aurait été touchée à l'abdomen pendant une manifestation anti-Maduro, à Valencia, dans le centre du pays. La deuxième personne, un chauffeur de bus, a été victime d'une balle perdue, tandis qu'un troisième homme est décédé après un affrontement entre des hommes cagoulés et un groupe de manifestants armés.

Il semble pour l'heure compliqué de savoir si ces trois événements tragiques sont liés en totalité ou partie aux manifestations qui opposent une partie de la population vénézuelienne aux forces de l'ordre.

Depuis le mois de février, en effet, des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues du pays pour protester contre ce qu'ills appellent "la dictature" socialiste de Nicolas Maduro. Ils s'insurgent également contre l'insécurité croissante, l'inflation, les pénuries et désormais les brutalités policières. Ces dernières semaines, les protestations se sont étendues à plusieurs villes du Venezuela qui ont vu fleurir des barricades improvisées. Jusqu'à présent, le bilan des personnes tuées s'élevait à 31 personnes en près de deux mois.

"Nous sommes venus aux noms de ceux qui sont persécutés"

Samedi 22 mars, ce sont environ 20 000 personnes qui ont à nouveau convergé pacifiquement vers l'est aisé de Caracas, bastion de l'opposition. "Pour la liberté, stop à la dictature", pouvait-on lire sur une banderole tendue parmi une multitude de pancartes et de drapeaux vénézuéliens et de partis politiques, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les manifestants ont promis de poursuivre le mouvement jusqu'à la démission de Nicolas Maduro.

Le gouverneur Henrique Capriles, deux fois candidat malheureux à la présidence et principale figure de l'opposition, était présent lors de la marche contestataire. "Nous sommes venus non seulement au nom de ceux qui sont persécutés mais aussi au nom de notre peuple, qui souffre en ce moment, qui ne trouve ni nourriture ni médicaments", a-t-il déclaré à la presse mais sans prendre la parole publiquement.

Parallèlement, dans le centre-ville, à majorité "chaviste", une foule d'étudiants était mobilisée pour soutenir le pouvoir et dénoncer des attaques contre l'Université expérimentale des Forces armées."Nous sortons manifester contre le fascisme, dire stop à ces barricades assassines", a clamé un des participants à cette manifestation retransmise par la télévision d'État.

"Cela se nomme terrorisme, vandalisme, fascisme", a déclaré le président socialiste, qui n'a pas hésité à comparer les manifestants à des "descendants de nazis".

Avec AFP