Perenna Kei, une Chinoise âgée de 24 ans, est la plus jeune milliardaire au monde avec une fortune estimée à 1,3 milliard de dollars. Résidente à Hong Kong, cette jeune femme permettrait à son père de bénéficier d'avantages fiscaux.
Depuis début mars, Perenna Kei Hoi-Ting a le privilège d’être la plus jeune milliardaire au monde d’après le classement du magazine “Forbes”. Cette résidente de Hong-Kong, âgée de 24 ans, détient 85 % de la société immobilière Logan Property, et est à la tête d’une fortune estimée à 1,3 milliard de dollars (943 millions d’euros). Cette quasi inconnue (difficile même de trouver une photo), diplômée de la London School of Economic, est soupçonnée d’être un paradis fiscal ambulant pour son père.
C’est le quotidien chinois “South China Morning Post” (SCMP) qui a levé le lièvre. Son enquête, publiée jeudi 20 mars, démontre à quel point Perenna Kei est "une fille à papa", un riche Chinois. Les révélations du SCMP illustrent aussi le paradis fiscal que représente Hong-Kong pour les riches continentaux.
Ji Haipeng, le père de Perenna Kei et magnat de l’immobilier, cherchait un moyen de payer moins d’impôts en Chine. Mais les lois en vigueur rendaient toute optimisation fiscale difficile à réaliser discrètement. En 2010, il trouve une solution : sa fille.
Cette année-là, Perenna Kei, alors âgée de 20 ans et étudiante à Londres, devient la principale actionnaire de Logan Property, dont les statuts sont déposés dans les îles Caïmans. La jeune femme continue à créer une myriade de sociétés reliées entre elles dans les îles Vierges britanniques et, au bout de la chaîne fiscale, un trust “familial” à Guernesey.
Hong-Kong, Monaco : même combat ?
Une boulimie pour les paradis fiscaux bien plus facile à assumer pour Perenna Kei que pour son père. En tant que résident chinois, il est dans l'obligation de déclarer aux autorités toute opération dans un paradis fiscal. Sa fille n’a pas ce problème. Depuis 2012, elle est officiellement résidente de Hong-Kong, un territoire qui permet de créer, en toute tranquillité, autant d’entreprises écrans qu’on veut, où l’on veut sans avoir à en référer à Pékin.
L’autre avantage d’être résident de Hong Kong : il n’y a pas d’impôt sur les dividendes, contrairement à la Chine. Enfin, Perenna Kei a également obtenu la nationalité de…. Saint-Christophe-et-Niévès (une petite île des Caraïbes qui délivre des passeports contre un chèque de 181 000 euros). Ce qui permet, contrairement à la nationalité chinoise, de se rendre dans la plupart des pays sans visa. Un sésame précieux lorsqu’on désire voyager plus discrètement.
Perenna Kei gère peut-être en femme d’affaires avertie la fortune familiale. Mais pour des analystes financiers, interrogés par le SCMP, elle “sert plutôt de prête-nom pour son père”. L’examen des documents soumis aux autorités hongkongaises lors de l’introduction en Bourse de Logan Property renforce d’ailleurs l’impression d’une Perenna Kei servant de paradis fiscal ambulant pour son père. Il y est stipulé, noir sur blanc, que “compte tenu de la faible expérience de mademoiselle Kei dans l’immobilier, le contrôle des principaux dossiers de l’entreprise est exercé par [son père]”. La jeune femme y est même décrite comme la simple exécutrice des ordres de Ji Haipeng